Vitamine C
Un exposé sur la vitamine C, sa synthèse et ses applications, notamment suite aux recherches de Linus Pauling.
Histoire
Les premières observations
Au Ve siècle avant Jésus-Christ, Aristote a décrit les symptômes du scorbut.
En 1227, Gilbertus de Aguila, après sa propre expérience vécue lors d'un voyage en Palestine, recommande aux marins d'embarquer « d'importants stocks de pommes, poires, citrons et muscatels autant que d'autres fruits et légumes » pour prévenir du scorbut. Ce conseil a cependant mis plus de 500 ans à être appliqué. En effet, de nombreux marins meurent encore du scorbut au XVIIIe siècle.
Expérience scientifique
Ce n'est qu'au XVIIIe siècle qu'il est scientifiquement prouvé que la consommation de citrons prévient cette maladie. James Lind, un médecin écossais mena ce qui est considéré comme le premier essai scientifique de l'Histoire : ayant divisés 12 marins scorbutiques en six groupes de deux, il administra à chaque groupe une substance différente (du cidre, de l'acide sulfurique, du vinaigre, une concoction d'herbes et d'épices, de l'eau de mer et enfin deux oranges et un citron), la nutrition des groupes étant par ailleurs identique. Seul le dernier groupe a rapidement guéri du scorbut. Lind a ensuite publié ses conclusions dans son Traité sur le scorbut (Treatise on the Scurvy) en 1753.
Ses recommandations ne furent cependant pas suivies à cause du coût que représentait le stockage de fruits frais dans les navires. Les capitaines britanniques embarquaient donc du jus bouilli, plus facile à gérer, mais sans effet sur le scorbut, la vitamine C étant détruite par la température. En 1795, les colonies britanniques ont pu fournir des citrons pour un coût moindre et ainsi permettre l'adoption de ce fruit sur les bateaux.
Description et synthèse
C'est en 1928, qu'Albert Szent-Györgyi, chercheur hongrois de l'Université de Szeged a isolé la vitamine C pour la première fois. Il a lui aussi noté son action sur le scorbut et a ainsi remarqué que l'« acide hexuronique » était en fait la vitamine C (le L-énantiomère de l'acide ascorbique). Sa source de vitamine C était le paprika. Ses travaux sur cette molécule lui ont valu le prix Nobel de médecine en 1937.
La première synthèse de la vitamine C fut réalisée 1934, par le chimiste britannique Walter Norman Haworth, de l'Université de Birmingham, sous la direction d'Edmund Hirst d'une part et d'autre part par le chimiste polonais Tadeus Reichstein, en 1933, lorsqu'il travaillait à Zurich. C'est Haworth qui a reçu le prix Nobel de chimie en 1937 mais l'Histoire a retenu le nom de Reichstein pour le procédé de synthèse.
Commercialisation
En 1934, Hoffmann–La Roche devient la première entreprise pharmaceutique à produire massivement et commercialiser la vitamine C, sous la marque Redoxon.
Le rôle de Linus Pauling
Le chimiste Linus Pauling a également effectué d'importantes recherches sur la vitamine C, dans les années 1970. Celles-ci ont suscité des controverses. Linus Pauling a commencé à prendre plusieurs grammes de vitamine C par jour en prévention des rhumes lorsqu'il a découvert le concept de cures de vitamine C à hautes doses développé par le biochimiste Irwin Stone en 1966. Ses résultats l'ont poussé à publier Vitamin C and the Common Cold en 1970. Dès 1971, il se met à travailler avec le cancérologue britannique Ewan Cameron au sujet de l'utilisation de la vitamine C pour le soin de malades du cancer en phase terminale. Ewan Cameron et Linus Pauling ont publié leurs observations dans de nombreux articles ainsi qu'un livre de vulgarisation, Vitamine C et cancer. Ces résultats restent encore controversés et des études cliniques sont en cours à l'heure actuelle pour tenter de déterminer les effets exacts de la vitamine C sur le cancer.
Biographie de Linus Pauling
Chimiste et physicien américain né 28 février 1901 à Portland (Oregon) ; décédé 19 août 1994 à Big Sur (Californie).
Il fut l'un des premiers chimistes quantiques, et reçut le prix Nobel de chimie en 1954 pour ses travaux décrivant la nature de la liaison chimique. Il a travaillé sur les orbitales atomiques, les substituts de plasma sanguin, la drépanocytose et la structure en hélice de certaines molécules. Pauling a fondé un institut de médecine orthomoléculaire en Californie en 1973 et y a dirigé des recherches sur la vitamine C. Au cours de ses dernières années, il s'intéresse particulièrement au rôle éventuel de la vitamine C dans la prévention de l'artériosclérose et pour soulager l'angine de poitrine. Il est amusant de constater que Pauling a consommé une quantité énorme de vitamine C au cours de sa vie et a vêcu 93 ans !
Les recherches en cours
Aujourd'hui, des recherches sont menées qui tendent à prouver l'impact positif de la vitamine C sur les intoxications au plomb, les symptômes des enfants autistes, l'infertilité masculine et la régulation du cholestérol, voire du SIDA.
Dosage de la vitamine C
L'acide L-ascorbique réagit avec le diode selon la réaction : I2 + C6H8O6 = 2I- + C6H6O6 + 2H+
Il est donc facile de réaliser un dosage indirect en introduisant du diode et de l'acide L-ascorbique dans un bécher puis en dosant le diode n'ayant pas réagi.
Illustrations
Sources
- Lester Packer et Jürgen Fuchs : Vitamin C in Health and Disease, 1997, p.2, ISBN 0824793137 (disponible sur GoogleBooks)
Cette page en français a été créée par Peter à partir d'un exposé scolaire, 2 avril 2008 et modifiée pour la dernière fois 25 août 2020. Son avancement est noté 2/3.