Midi-Pyrénées
Un exposé sur la région Midi-Pyrénées : Toulouse, Albi, le viaduc de Millau, Rodez et le canal du Midi.
Présentation
Histoire
Le Catharisme
Le Catharisme est une croyance manichéiste qui a profondément marqué l'histoire de la région. Pour les cathares, Dieu n'a créé que l'âme des hommes et un dieu mauvais a créé tout ce qui est matériel. La création, la matière, le corps, etc. sont donc intrinsèquement mauvais. De plus, certains hommes seraient voués au Salut et d'autres à leur perte, sans espoir d'influer sur leur destin. Cette croyance, qui se réclame du Christianisme mais fondamentalement incompatible avec lui avait beaucoup de succès dans tout le Sud de la France au XIIIe siècle.
Les Cathares prônaient également un retour à une religion simple, sans prêtres ni lieux de culte, tout lieu pouvant être utilisé pour prier et célébrer et refusaient par conséquent l'autorité du Pape. À l'époque, l'Église est démunie face à ce phénomène et le clergé est mal formé pour prêcher la reconversion au Christianisme. Saint Dominique de Guzmán fondera l'ordre des Dominicains pour créer des communautés aptes à l'enseignement et à argumenter face aux Cathares.
Toulouse
Présentation
Surnommée la « ville rose » (en raison des briques utilisées pour la plupart des constructions) ou « cité des violettes », cette ville a été chantée notamment par Claude Nougaro. Peuplée de près de 500 000 habitants, elle est la quatrième plus grande ville de France en 2010.
Elle est réputée pour son cassoulet et également pour sa violette, dont on fait du thé et des confiseries.
La Garonne
La ville de Toulouse est traversée par la Garonne. Il est agréable de se promener sur ses rives et d'admirer ses ponts.
Les transports
La ville dispose d'un métro et d'un tramway.
L'aéronautique
Toulouse est la capitale de l'aéronautique française. Elle possède plusieurs grandes écoles, comme Supaéro et l'ENAC ainsi que les usines Airbus où est réalisé l'assemblage final de l'A380.
Cathédrale Saint-Étienne
Elle a un style assez hétéroclite et comporte des parties du XIIIe siècle au XVIIe siècle ainsi qu'un carillon.
Maison Pierre Seilhan
Pierre Seilhan était viguier du comte de Toulouse. Il a fait don de cette maison à Dominique de Guzmán par un acte daté du 25 avril 1215.
Le bâtiment fait aujourd'hui partie de l'Université catholique de Toulouse. Il est le lieu où a été fondé l'ordre des Prêcheurs, c'est-à-dire des Dominicains. Construite sur les anciens remparts gallo-romains de la ville, elle comporte des éléments datant du XIIIe siècle au XVIIe siècle. L'association toulousaine de Saint Dominique a racheté la maison en 1988.
La chapelle
Cette salle a d'abord été la chapelle du lieu, puis un tribunal de l'Inquisition et actuellement un amphithéâtre de l'Université catholique. Son plafond est constitué d'une série de 5×3 tableaux du XVIIe siècle présentant la vie de Saint Dominique, comme une grande bande dessinée. Cette série a été peinte par Balthazar Moncornet, un frère dominicain. L'ordre encourage en effet ses membres à exprimer leurs talents, notamment artistiques, en leur laissant beaucoup de liberté.
Un des tableaux montre Marie offrant le Rosaire à Saint Dominique. Il s'agit du symbole que Marie prend l'ordre sous sa protection, ainsi qu'elle l'a dit à Dominique. Cependant, ce n'est qu'une image car le Rosaire n'existait pas encore à l'époque du saint. Les Dominicains ont gardé une grande piété mariale.
Un autre montre Saint Pierre et Saint Paul offrant à Dominique le bâton de la marche, les Écritures et les clés du Royaume, pour réconcilier les gens avec Dieu.
Un autre encore montre un chien tenant dans sa gueule une torche enflammée devant un globe terrestre, qui se réfère à la parole d'Évangile disant que Jésus vient allumer un grand feu sur Terre. Le chien, un des symboles de l'ordre a été gardé en raison du jeu de mots : le « chien du maître » se dit en latin Domini canes, qui rappelle le mot « dominicain ».
La chambre de Dominique
On peut y voir des vestiges du mur de l'ancienne enceinte gallo-romaine de la ville. Un vitrail y sera bientôt ajouté (en 2015), pour célébrer les 800 ans du don de la maison à Saint Dominique.
Deux chambres annexes montrent l'une des tableaux de Saint Thomas d'Aquin et l'autre un lit et une tunique ayant appartenu à Henri-Dominique Lacordaire, qui a fait revivre l'ordre après la Révolution française.
Couvent des Jacobins
« Jacobins » est le surnom des Dominicains du couvent Saint-Jacques, à Paris. Ce couvent est le troisième fondé par la communauté, après la maison Pierre Seilhan et le couvent de la rue Saint-Rome, mais c'est celui qui fut le plus marquant. Supprimé à la Révolution, son cloître est détruit aux trois quarts et son église est utilisée comme écurie. Sauvé par Mérimée et Viollet-le-Duc et reconstruit jusqu'en 1950. Le cloître est rebâti d'après les plans et les morceaux retrouvés dans les villages des environs.
Les frères dominicains avaient des cellules individuelles, ce qui était révolutionnaire à l'époque. En effet, les Dominicains sont incités à étudier le plus possible, et des cellules individuelles leur permettaient de travailler tard dans la nuit, contrairement aux dortoirs. Ceci est nécessaire en raison de la mission d'enseignement des frères mais aussi parce que l'étude est un lieu de la contemplation de Dieu.
Pendant la grande peste, les moines de ce couvent ont été décimés, avec plus d'une centaine de morts. Quelques survivants ont fui dans d'autres monastères et seuls deux sont restés. Ce couvent n'est aujourd'hui plus utilisé. Aucune communauté dominicaine ne vit d'ailleurs aujourd'hui dans un lieu datant d'avant la Révolution.
Contrairement aux monastères bénédictins, par exemple, les monastères dominicains n'ont pas de salle d'accueil des pélerins. En effet, le rôle des Dominicains est d'enseigner, c'est-à-dire de sortir du monastère pour aller vers les gens, plutôt que de les faire venir pour des retraites.
L'église
La particularité de l'édifice, outre sa façade aveugle (presque sans fenêtre) en briques, est sa double nef. La fonction de celle-ci était que les fidèles et les Dominicains puissent assister séparément à la même messe. À l'époque, les deux nefs, côte-à-côte, étaient séparées par un mur d'environ trois mètres de haut. On pouvait, depuis chacune des nefs, voir l'autel et entendre la voix du prêcheur. La nef des fidèles a une porte donnant sur la rue ; celle des frères une porte qui s'ouvre sur le cloître.
D'autre part, cette église n'a pas de transept, ce qui est courant chez les ordres mendiants (la sobriété évoque la pauvreté) et permet une meilleure propagation du son. Il est en revanche plus difficile de construire un édifice tout en briques qu'en pierre. L'église mesure 80 m par 20. Ses piliers d'élèvent à 22 m et sa voûte à 28 m. Avant la Révolution, son clocher était surmonté d'une haute flèche mais celle ci a disparu, ce qui réduit la hauteur du clocher à 48 m. On appelle « palmier des Jacobins » le pilier d'où partent les arcs qui ferment le chœur. L'écart entre les piliers est constant, sauf avec ce dernier pilier, afin d'augmenter sa portée.
Les stalles que contenait l'église ont été perdues, ainsi que l'autel, remplacé par un autel moderne. On compte également beaucoup de chapelles latérales. En effet, avant le concile de Vatican II, il était fréquent que d'autres prêtres célèbrent la messe dans chaque chapelle pendant l'office. Avant la Révolution, le mausolée de Saint Thomas-d'Aquin s'y trouvait. Seules des reliques restent, enchâssées dans l'autel actuel. Le clocher ressemble beaucoup à celui de la basilique Saint-Sernin, avec des arcs dits « mitrés » (en forme de mitre d'évêque, ce qui est plus facile à réaliser avec des briques).
Le cloître
Le classique déambulatoire carré entoure un jardin qui comporte un puits, rappelant que le Christ est une source. Ses colonnes sont en marbre et leurs chapiteaux datent de la restauration. On estime que sa construction a coûté très cher, la pierre étant rare dans la région.
Le cloître jouxte d'un côté l'église, d'un autre les cellules des moines, d'un autre encore le réfectoire et du dernier la bibliothèque et la salle du chapitre. Des pierres tombales sont incluses dans le pavage du déambulatoire et provienne peut-être de l'ancien pavage de l'église.
La salle du chapitre
Le chapitre est l'assemblée des frères du couvent. Contrairement au prieur, élu, elle a un pouvoir de décision. Encore aujourd'hui, les Dominicains peuvent modifier leur constitution lorsque le chapitre se réunit. Cette réunion possède une dimension liturgique, comme une messe et procède à des votes, ce qui était révolutionnaire à l'époque, l'unanimité étant recherchée. Le rôle du prieur est de vérifier que la décision prise par le chapitre est bien appliquée.
La salle du chapitre comporte deux colonnettes très fines, pour que toute l'assemblée puisse bien voir le prieur.
La bibliothèque
Il s'agit actuellement d'une chapelle qui comporte des peintures murales du XIVe siècle représentant l'Apocalypse.
Le réfectoire
Le repas était pris en silence et le service était fait en commençant par les plus jeunes, notamment pour que le prieur n'abrège pas le repas des plus jeunes.
La salle possède un très belle voûte.
La basilique Saint-Sernin
La basilique est le plus ancien édifice roman de cette envergure encore debout, depuis la destruction de l'abbaye de Cluny à la Révolution. Une des qualités du bâtiment est que son style a été respecté tout au long de l'histoire. Son chevet est très orné et date du XIe siècle. La principale modification apportée est un rehaussement de la flèche qui a eu lieu au XVe siècle. Les étages du clocher sont en retrait les uns par rapport aux autres.
Cinq basiliques ont été construites sur ce modèle, les quatre autres étant celles de Conques, Saint-Martin à Tours, Saint-Martial à Limoges et celle de Compostelle. En ce lieu se trouvaient aussi une abbaye et un cloître, tenus pr des chanoines. Ils ont disparu à la Révolution.
Construite au XIe siècle et consacrée en 1096 par le pape Urbain II, elle abrite le tombeau de Saint Sernin, nom local de Saint Saturnin, premier évêque de Toulouse, martyrisé en l'an 250. Passé devant un temple où un taureau allait être sacrifié, Saturnin a refusé de rendre hommage aux dieux païens. Il a alors été attaché au taureau qui s'est enfui et il s'est fracturé la tête sur une pierre. Un premier sanctuaire fut élevé sur le lieu de sa mort et de son ensevelissement. Le culte de son tombeau s'est développé rapidement après le IIIe siècle. Saint Hilaire a fait élever un édifice sur son tombeau, au lieu actuel de l'église Notre-Dame du Taur. Plus tard, en 402, le tombeau est déplacé au lieu de l'actuelle basilique.
Située sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, beaucoup de pélerins y passaient pour vénérer les nombreuses reliques de saints accueillies là. Il s'agit même probablement du lieu où se trouvent le plus de reliques, après la basilique Saint-Pierre de Rome. Selon certains textes, quand traverser les Pyrénées était encore dangereux, un pélerinage à Saint-Sernin équivalait à celui à Compostelle. L'église est dédiée au Saint-Esprit.
Les chapiteaux
La basilique compte plusieurs centaines de chapiteaux, tous différents, certains très décorés, d'autre plus sobres, certains représentant des figures humaines, d'autres des animaux, d'autres encore des feuilles d'acanthe.
La basilique ayant été assez remaniée par Viollet-le-Duc, un certain nombre de chapiteaux datent du XIXe siècle et sont, en 2011, en train d'être supprimés ; cette « dérestauration » vise à rendre au lieu son aspect historique.
La nef
L'édifice compte en réalité cinq nefs parallèles. Il est assez sombre : les nefs latérales ne comportent que quelques fenêtres au rez-de-chaussée et le chœur quelques fenêtres hautes. Les fenêtres basses du chœur ont été obturées pour y peindre une représentation de la Pentecôte. Quant à la nef centrale, elle n'est éclairée que par des fenêtres se trouvant derrière les tribunes, à l'étage.
Des arcs-boutants, en cascade sur les deux niveaux de nefs latérales, permettent de réduire la poussée du poids de la voûte. Le cœur est désaxé, suite à la surélévation du clocher qui a fait craindre pour la solidité des piliers. Les piliers du chœur ont alors été renforcés, enserrant le chœur.
La consécration de la basilique et de l'autel roman (encore utilisé aujourd'hui) par le pape Urbain II en 1096 est représentée par un tableau d'un peintre toulousain. Le Pape passait alors par de nombreux lieux en France, pour les consacrer et demander la libération du tombeau du Christ à Jérusalem, afin que les pélerins puissent le visiter sans craindre d'être attaqués. À l'époque de se consécration, la basilique n'était construite que jusqu'au transept.
À l'étage se trouve un déambulatoire, y compris dans le transept. Quatre escaliers y mènent. On ignore aujourd'hui s'il servait à assister aux offices, ou à faire manger ou dormir les pélerins.
Quelques éléments notables dans la cathédrale sont :
- les pieds de Saint Christophe : deux bas-reliefs représentant les pieds du saint patron des pélerins
- la chapelle de la Vierge et du Saint-Sacrement, où l'on voit encore des traces de peintures romanes et des grilles du XVIe siècle représentant des lys et des roses ; les vitraux sont du XIXe siècle
- les peintures des voûtes, de l'époque gothique
- la coupole, sur des « trompes », qui permettent le passage d'un plan carré à un plan octogonal
- l'autel consacré en 1096, table creuse faite en marbre des Pyrénées ; placé sur un côté pour devenir l'autel de Sainte Thérèse de Lisieux, il a été récemment replacé dans le chœur
- les reliquaires de Saint Pierre et Saint Paul ; les reliques qu'ils contiennent ont été apportées par le pape Callixte II lorsque la basilique fut totalement construite
- des armoires représentant la Vierge Marie et Sainte Anne
- le reliquaire en cuivre de Saint Jacques et de Saint Sirve ; la plupart des reliquaires ont été fondus à la Révolution ; seuls subsistent ceux en bois et en cuivre
- le reliquaire de Saint Thomas s'y trouvait jusqu'à la restauration du couvent des Jacobins
- un bas-relief représente le Christ en gloire dans un mandalore (porte entre la Terre et le Ciel) et suit le style des ivoire médiévaux, entouré de deux anges
- la crypte, qui contient d'autres reliques
- un magnifique Christ en croix roman, qui a l'air apaisé, en bois et en cuivre
- une fresque de Saint Augustin donnant la règle de vie des communautés ; elle est datée du XIIe siècle d'après le port de la mitre de l'époque
- les reliques de Sainte Bernadette Soubirou et de Sainte Thérèse de Lisieux
Le chœur
Le chœur est la partie la plus ancienne de l'église. Il est de style roman, mais son apparence d'avant le XVIIIe siècle est incertaine. À l'origine, le tombeau de Saint Sernin était sous le chœur et l'autel juste au-dessus. Les chapiteaux des piliers du chœur sont tous différents et peints. Un premier baldaquin avait été réalisé en style gothique, mais l'actuel est plus récent.
Le retable, dans le chœur, présente le martyre de Saint Sernin, surmonté du blason de la basilique : un taureau libéré. Dieu est représenté, assis sur un arc-en-ciel, sous les traits de Jésus. À côté de lui, sept lampes représentent les sept esprits de Dieu. Le tabernacle a disparu pendant la restauration de l'édifice. Le sarcophage de Saint Sernin est en bois doré et repose sur quatre taureaux de bronze. Le reliquaire de Saint Sernin est en bois. Un parasol, dans le chœur, indique que l'édifice est une basilique. Un ex-voto, fait d'une maquette de la cathédrale, est accroché.
Autres églises
Basilique Notre-Dame de la Daurade
Une première église est érigée sur les vestiges d'un temple romain et tire son nom d'une mosaïque « deaurata », c'est-à-dire « couverte d'or ». L'édifice actuel date du XVIIIe siècle.
Église Notre-Dame du Taur
L'église est construite au lieu du martyre de Saint Saturnin. La façade actuelle date des XIVe et XVIe siècles.
Église Notre-Dame de la Dalbade
L'édifice actuel, du XVe siècle, est bâti sur l'emplacement d'une église du VIe siècle. Un tympan datant de la renaissance représente une copie du Couronnement de la Vierge de Fra Angelico.
Temple de l'église réformée
Il est situé au bout de la Grande rue Nazareth.
Albi
Cette ville située sur le Tarn est surnommée la « ville rouge ».
Cathédrale Sainte-Cécile
La cathédrale Sainte-Cécile d'Albi fut construite entre 1282 et 1380 et son orgue entre 1734 et 1736. Elle est construite en brique, ce qui est exceptionnel pour un édifice de cette taille.
On peut y admirer la fresque du Jugement Dernier, datant de la fin du XVe siècle.
Un point intéressant et l'architecture : la cathédrale est construite « à l'envers » : l'orgue se trouve au-dessus de l'autel et non en face de lui. En effet, l'autel est situé du côté Ouest de l'édifice depuis la Révolution.
Cette église est typique du style méridional : elle ne possède pas de transept et les arcs-boutants sont remplacés par des contreforts, ce qui permet d'élargir la nef.
Cette cathédrale, très imposante, pouvait servir de forteresse. Si l'on ne tient pas compte de son clocher de 78 mètres, elle est contenue dans un pavé de 113 mètres de long, 35 de large et 40 de haut.
Elle a été construite sur une ancienne cathédrale romane qui mesurait environ 57 m.
Rodez
Cathédrale Notre-Dame
La cathédrale Notre-Dame, de style gothique, fut construite entre les XIIIe et XVIe siècles. Son clocher et son tympan sont remarquables.
Le canal du Midi
Construit sous le règne de Louis XIV, c'est le plus ancien canal d'Europe encore en activité. Il relie la Garonne (et donc l'océan Atlantique) à la mer Méditerranée, en passant notamment par Toulouse. Il est inscrit au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO.
Lourdes
Connu pour être le lieu de l'apparition de la Vierge à Bernadette Soubirou en 1858, ce qui n'était alors qu'un village de 4000 habitants est devenu une ville « touristique », remplie de boutiques souvenirs et d'hôtels pour accueillir les millions de pélerins.
Grand lieu de pélerinage catholique, le sanctuaire possède trois basiliques.
Le viaduc de Millau
Ce viaduc, construit entre 2001 et 2004 franchit le Tarn. Il comporte sept piles-pylônes et supporte l'autoroute A75. C'est le pont le plus haut du monde, avec une pile-pylône de 340 mètres (plus haute que la tour Eiffel). Son tablier d'acier, qui pèse 36 000 tonnes, mesure 2,5 kilomètres, ce qui en fait le plus long au monde. Il comporte 206 000 t de béton et a coûté 400 millions d'euros. Pour sa construction, il a bénéficié de techniques de pointe comme les coffrages auto-grimpants pour la construction des piles et des translateurs (systèmes de vérins et coulisses) pour lancer le tablier dans le vide sur 171 m à la vitesse de 9 m/h.
Rocamadour
Rocamadour est un sanctuaire situé sur une falaise de plus de 70 m d'à-pic. Un million de personnes le visitent chaque année. Au Moyen Âge, le lieu était l'une des quatre grandes destinations de pélerinages, avec Rome, Jérusalem et Saint-Jacques-de-Compostelle. Son nom vient de celui d'un ermite, Amadour, dont le corps fut retrouvé intact en 1166 ; son corps fut brisé puis brûlé par les Protestants en 1562.
Le rocher supporte sept églises, dont la basilique Saint-Sauveur, atteignables par un escalier de 230 marches que certains pélerins empruntent à genoux ! La Vierge y est vénérée sous le nom d'« Étoile de mer » depuis le Ve siècle, réputée protéger les marins ; la statue d'une Vierge noire et de nombreux ex-voto en forme de bateaux se trouvent dans la chapelle du lieu.
Une huitième chapelle, Notre-Dame-de-l'Ovalie, se trouve derrière la chapelle Saint-Michel.
Au lieu-dit l'Hospitalet se trouvait un hôpital fondé en 1095. Il y subsiste une petite chapelle.
Biographie
Biographie de Saint Dominique de Guzmán
Fondateur de l'Ordre des Prêcheurs né en 1170 à Calehuega, Castille, Espagne ; décédé en 1221 à Bologne, Italie.
Saint-Dominique est né en 1270 ou 1271 à Calehuega, en Castille. Son oncle, prêtre, l'a formé à Palencia, en Espagne. Déjà, il prend soin des pauvres, par exemple en vendant ses livres (précieux et uniques) pendant une famine, pour nourrir les pauvres (« Comment étudier sur des peaux mortes quand les gens meurent de faim ? »). Dominique devient chanoine au chapitre de la cathédrale d'Osma. Les chanoines sont une communauté cloîtrée attachée à l'évêque. Ils s'occupent du diocèse et constituent le chapitre, une assemblée possédant un pouvoir de décision.
Le roi d'Espagne, Alphonse VIII de Castille, confie une mission à l'évêque : aller au Danemark faire signer le contrat de mariage d'une princesse avec le fils du roi d'Espagne. L'évêque emmène Dominique avec lui et tous deux traversent l'Europe, en passant notamment par le Sud de la France, alors cathare. Une fois rentrés en Espagne, le roi les envoie à nouveau, cette fois pour aller chercher la princesse, mais celle-ci est rentrée au couvent, moyen légal pour rompre le contrat de mariage. L'évêque et Dominique passent par Rome pour demander conseil au Pape. Sur le chemin du retour, Dominique est frappé par la pauvreté et la détresse spirituelles des habitants des régions cathares. Il rencontre un aubergiste cathare, passe la nuit à argumenter avec lui et le ramène finalement à la foi catholique.
Dominique décide de rester dans la région pour y prêcher le Christianisme et convertir les hérétiques par des joutes oratoires. Il s'installe à Fanjeaux et y reste dix ans pour parler aux hérétiques. Rejoint par des compagnons, il crée d'abord l'ordre des Dominicaines, pour protéger les femmes cathares converties au Christianisme et rejetées par leur famille. Il retourne à Rome pour faire approuver par le Pape la création de son ordre religieux. Le Pape accepte, à condition qu'il réutilise une règle existante plutôt que d'en créer une nouvelle, pour éviter la multiplication des règles monastiques. Dominique choisit celle de Saint Augustin, qui forme encore aujourd'hui la base des constitutions des communautés dominicaines. Le Pape leur donne pour mission d'enseigner, tâche alors réservée aux évêques qui la délèguent aux prêtres. Encore aujourd'hui, au sein de l'Église, seuls les évêques et les Dominicains on la mission officielle d'enseigner.
Dominique passe énormément de temps à prier. À l'époque, la piété fait appel à des cris et des gestes. Dominique crie fréquemment vers Dieu « Seigneur, que vont devenir les pêcheurs ? ». Les témoins de l'époque rapportent qu'il ne possède pas de cellule à lui mais dort souvent dans l'église, en prière et mange peu. Il partage également les conditions de vie de ses contemporains, refusant toute richesse : pour lui, il est indispensable de prêcher par la parole et par l'exemple si l'on veut toucher les gens. Encore aujourd'hui, les Dominicains cherchent à être présent là où l'Église n'est pas, par exemple en prison, dans les hôpitaux, parmi les migrants...
Il a accompli plusieurs miracles, notamment rendre la vie à l'architecte d'un couvent, mort en tombant d'un échafaudage. Les communautés dominicaines ont connu un développement rapide dès leurs origines, car Dominique a envoyé les frères fonder des couvents dans d'autres lieux d'Europe.
Étonnant par sa discrétion, Dominique n'a laissé aucun autre écrit que des actes administratifs et juridiques de réconciliation d'hérétiques avec l'Église. Peut-être cette absence d'écrits est-elle volontaire, pour inciter à suivre le Christ et non lui-même. Cependant, Thomas de Saxe a écrit le Libellus, qui contient des témoignages directs.
Dominique est mort à Bologne, entouré de ses frères et de leur prière. L'un de ses amis a eu la vision d'anges montant et descendant sur des échelles, comme dans la Bible, et de Dominique montant au ciel. Très vite, son tombeau devient un lieu de dévotion populaire et des miracles se produisent. L'évêque poussera les Dominicains, au début réticents, à demander un procès de canonisation, la nouvelle procédure du Vatican, dont Dominique sera le premier à bénéficier. À l'ouverture de son tombeau, le corps est retrouvé très bien conservé et diffuse une très bonne odeur. D'autres miracles, conversions et guérisons se produisent. Un superbe tombeau est érigé à Bologne.
Cette page en français a été créée par Peter à partir de notes de voyage, 25 juillet 2003 et modifiée pour la dernière fois 25 août 2020. Son avancement est noté 3/3.