Picardie
Quelques éléments à propos de la région Picardie : l'écomusée de l'Oise, Amiens, Chantilly et les champs de bataille de la Somme.
Amiens
Page dédiée : Amiens
Une visite de la ville d'Amiens, en Picardie, célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame contenant des stalles et la relique du crâne de Saint Jean-Baptiste.
Beauvais
Beauvais est la préfecture de l'Oise. Son centre-ville fut presque totalement détruit pendant la seconde guerre mondiale et reconstruit dans un style assez éclectique.
La cathédrale Saint-Pierre
Cette cathédrale est remarquable par le fait qu'elle possède le plus haut chœur gothique du monde, qui s'élève à 48,50 m. Sa flèche, achevée en 1569, qui s'élevait à 153 m, s'est effondrée sur le transept en 1573. À cause du coût des travaux de restauration, la cathédrale demeure depuis inachevée : elle ne comporte qu'une seule travée de nef.
L'intérieur est relativement sombre. Il contient encore en 2012 de nombreux échafaudages ainsi que des renforts qui évitent que l'édifice ne bouge. Il existe cependant une importante polémique quant à leur utilité, car les mouvements du bâtiments servent peut-être à absorber l'effet du vent.
La cathédrale comporte deux horloges :
- L'horloge médiévale est plutôt sobre et son origine remonte au XIVe siècle.
- L'horloge astronomique est bien plus richement décorée, de style romano-byzantin et fut contruite au XIXe siècle par Auguste-Lucien Vérité. Mesurant 12 m de haut, 5 m de large et 2 m de profondeur, elle représente le Jugement dernier, figuré par les peuples du monde, les conditions humaines, les oppositions vertu/vice, beau/laid, vie/mort. Elle comporte 90 000 pièces, 52 cadrans et 68 automates.
Noyon
Noyon fut fondée par les Romains et eut une certaine importance jusqu'au XIXe siècle. On peut y voir la maison natale de Jean Calvin où se trouve un musée.
La cathédrale Notre-Dame
Noyon fut le siège d'un évêché institué par Saint Médard au VIe siècle jusqu'en 1801. Il en subsiste tout un quartier entourant la cathédrale, composé du palais et de la chapelle épiscopale, du cloître, de la bibliothèque et des maisons « canoniales », c'est-à-dire celles des chanoines.
La cathédrale Notre-Dame fut contruite entre 1145 et 1235. Elle est la deuxième cathédrale gothique contruite en France, après celle de Sens. Très endommagée par la Révolution et la Première Guerre Mondiale, certaines parties sont des reconstructions en béton des années 1920.
Elle dispose d'une galerie et de plusieurs chapelles latérales.
Ancienne église
Cette église est l'une des dix que possédait autrefois Noyon. Elle date au moins du XIIIe siècle et repose sur des vestiges d'une chapelles plus ancienne. Elle fut modifiée au XVIIIe siècle puis fut vendue et servit de magasin à la Révolution.
Péronne
L'historial
L'historial de Péronne, inauguré en juillet 1992, est un musée situé dans un château fort de 1204. Il présente le contexte et le déroulement de la Première Guerre Mondiale, en cinq salles :
- L'avant-guerre (1870-1914)
- La veille de la guerre (1914)
- La guerre de mouvement (1914-1916)
- La guerre de position et la fin de la guerre (1916-1918)
- L'après-guerre (1918-1925)
Dans chacune des salles sont comparés les points de vue allemand, français et britannique.
Les champs de bataille
On trouve non-loin de Péronne une bande de 35 kilomètres par 9 dans laquelle ont combattu des soldats d'une dizaine de nationalités différentes : celles des belligérants (France, Allemagne, Royaume-Uni), mais aussi celles de leurs colonies (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Nord et occidentale, Inde, Chine, Indochine).
La Somme fut, en effet, un des départements les plus touchés par la Première Guerre Mondiale, et en particulier lors de la bataille de la Somme, qui a eu lieu du 1er juillet au 20 novembre 1916. On dit même ici que la « Grande Guerre » n'est pas finie, puisque chaque année, des personnes sont blessées, voire tuées, par des munitions non-explosées.
Il reste en effet partout dans le sol des morceaux de métal plus ou moins grands provenant d'éclats d'obus. On retrouve également des balles et des obus non-explosés (60 tonnes par an en France), car 20 à 30% des millions d'obus tirés n'ont pas explosé. Dans trois zones en France, les fouilles sont interdites, à cause du danger représenté par ces explosifs. Il s'agit de Verdun, de la Somme et des plages du débarquement, en Normandie. On retrouve également 10 à 15 corps de soldats par mois. On peut parfois les identifier grâce à leur équipement.
La fleur du souvenir pour les Britanniques est le coquelicot, car il pousse sur les champs de bataille. Le 11 novembre est donc appelé « Poppy day » On peut en voir aux différents cimetières et mémoriaux qui se trouvent sur ces lieux.
L'engagement
Au début de la guerre, la Grande Bretagne dispose d'une armée de métier, qui ne compte que 200 000 hommes. Elle lancera donc un appel massif au volontariat, qui sera très suivi dans tout l'Empire britannique. Ainsi, par exemple, l'Australie, qui ne comptait à l'époque que 4 millions d'habitants, enverra 400 000 volontaires. On comprend que cette guerre ait tant marqué l'histoire de ces pays.
Lorsqu'ils s'engagent, ces soldats n'imaginent pas encore l'horreur qu'ils vont vivre. On peut envisager diverses raisons à cet engagement : la défense de la patrie pour certains, mais aussi la pauvreté (les soldats sont nourris et reçoivent un solde), en particulier dans les familles nombreuses. Certains sont certainement partis par goût de l'aventure, ou pour voir du pays.
Certains ont même menti sur leur âge pour pouvoir servir : ainsi, certains sont devenus soldats à 13 ans. L'engagé français le plus âgé avait 70 ans et le Britannique 68 ans.
Cependant, par manque de temps, ces soldats sont encore inexpérimentés lorsqu'ils arrivent sur les champs de bataille. Ils sont également dirigés par des officiers inexpérimentés (c'est beaucoup moins le cas pour les soldats français et allemands, qui ont suivi un service militaire, alors obligatoire).
La bataille de la Somme
Dans les six jours précédent le samedi 1er juillet 1916, 1,7 millions d'obus sont envoyés sur les lignes allemandes, pour préparer la bataille. Mais les troupes britanniques subiront ce jour-là la pire défaite de leur histoire, en perdant 60 000 hommes en quelques heures. Il reste dans les mémoires comme le « samedi noir », et est comparable à la bataille de Verdun, pour la France.
Cette bataille dura près de cinq mois, mais fut totalement inutile pour le déroulement de la guerre : en effet, la progression la plus grande du front n'a été que de neuf kilomètres, distance ridicule, à comparer avec la longueur de la première tranchée, qui reliait la Mer du Nord, en Belgique, aux Alpes, en Suisse. La bataille n'a donc été qu'un énorme gâchis matériel et surtout humain. On peut même penser que les soldats passaient plus de temps à creuser et entretenir les tranchées qu'à se battre.
Les cimetières
Les signes restants de cette événement sont quelques tranchées, de nombreux trous d'obus (surtout visibles dans les bois), des munitions non-explosées et des monuments aux morts. Mais les plus marquants restent les nombreux cimetières, qui constellent ce territoire. En effet, pendant la guerre, les soldats morts au combat étaient enterrés très proche du lieux de leur mort, ce qui a donné lieu à d'innombrables petits groupes de tombes.
Par la suite, les Français et les Allemands ont bénéficié d'une politique de regroupement : les corps furent déterrés puis inhumés dans des nécropoles, voire rapatriés. En revanche, les Britanniques avaient une conception très différente de la chose, et ont laissé les cimetières là où ils étaient. Tous ces terrains ont ensuite été donnés aux pays concernés. C'est ainsi que l'on se retrouve en territoire canadien ou allemand en plein milieu de la Picardie !
Un des cimetières visibles accueille ainsi les tombes de plus de 17 000 soldats allemands, dont celle du célèbre « Baron Rouge » (rapatrié en Allemagne depuis). Les croix sont noires, car les vainqueurs de la guerre ont choisi le blanc pour leurs propres tombes. Elles comportent 4 noms, ce qui fait un total de 5 000 soldats. Plus de 12 000 reposent donc dans les fosses communes à proximité. Celles-ci ont été réalisées à cause du manque de place et de temps.
Les cimetières allemands sont censés ressembler à des forêts. C'est ainsi que l'on y retrouve de nombreux éléments végétaux, comme les haies, les arbres et de l'herbe assez sauvage. Les fleurs sont remplacées par de jolies couronnes de mousse, où figurent aussi des pommes de pins.
En France, le plus grand cimetière militaire est allemand et rassemble 44 000 tombes.
Le mémorial de Thiepval
Thiepval est le plus grand mémorial britannique au monde. Sur une structure immense, une sorte d'arche supportée par quatre énormes piliers, figurent plus de 72 000 noms de soldats disparus, auxquels le site est dédié.
Ce monument s'accompagne de 300 tombes françaises et 300 tombes britanniques, de soldats dont on a retrouvé les corps, mais dont l'identité reste inconnue.
Le mémorial de Beaumont-Hamel
Il s'agit d'un terrain qui comporte plusieurs tranchées. Il a été racheté après la guerre par un aumônier canadien (de Terre-Neuve) afin qu'il soit gardé en l'état, en mémoire des hommes morts sur ces lieux. Ce mémorial terre-neuvien est donc dominé par une statue de caribou, symbole de Terre-Neuve. Il n'a pas été totalement déminé et la visite s'effectue donc dans des tranchées aménagées desquelles il est interdit de sortir.
Les arbres que l'on peut voir viennent également d'Amérique du Nord. À cet endroit, l'avancée du front n'a été que de 200 mètres, en cinq mois, ce qui renforce l'impression que ces milliers d'hommes sont morts pour rien.
Senlis
La cathédrale Notre-Dame
Cette cathédrale, débutée en 1153, est un des premiers édifices gothiques de France. Elle mesure 76 m et possède de très beaux vitraux et une Vierge à l'Enfant du XVIIIe siècle.
Le domaine de Chantilly
Le château
Il s'agit d'un château construit entre le XIVe siècle et le XVIIe siècle et presque totalement détruit pendant et après la Révolution. Les bâtiments visibles actuellement sont une reconstruction commandée au XIXe siècle par le duc d'Aumale (Henri d'Orléans) puis léguée par lui à l'Institut de France. Il contient d'importantes collections de livres, tableaux et objets d'art, réunis par le duc d'Aumale, notamment le manuscrit du XVe siècle Les très riches heures du duc de Berry, consultable sur place en version numérisée.
Le parc
Sa superficie est de 155 ha dont 25 ha de plans d'eau. Conçu par Le Nôtre, il comporte un jardin anglo-chinois et un jardin anglais.
Les étangs de Commelle
Cette succession d'étangs fut créée au début du XIIIe siècle par les moines de l’Abbaye de Chaalis, pour constituer un vivier à poissons. Leur superficie avoisine les 40 ha. Les étangs communiquent grâce à un système de vannes.
À l'une des extrémités se trouve un ancien pavillon de chasse, appelé « château de la Reine Blanche », peut-être en référence au passage de Blanche de Castille, la mère de Saint-Louis.
Autres lieux
La baie de Somme
Il s'agit d'un vaste espace naturel de 70 km² habité par de nombreux oiseaux et phoques. Ainsi, plus de 300 espèces d'oiseaux sont visibles dans le parc du Marquenterre. Une ligne de train à vapeur y subsiste.
On peut également y admirer l'abbaye de Saint-Riquer, du VIIe siècle où ont été inventés la notation musicale et le plain-chant par saint Angilbert (~740-814) et où a été écrit le plus ancien texte en langue romane connu, par Nithard, petit-fils de Charlemagne. L'abbaye fut détruite et reconstruite dix-sept fois ! On peut encore admirer sa façade gothique et sa nef.
L'écomusée de l'Oise
Fabrique de brosses diverses avec des montures en os de bœuf, ivoire, corne, bois (olivier, citronier, buis, merisier, hêtre, ébène...) ou en plastique et des soies en crin de cheval, poils de blaireau, chèvre, de sanglier, de porc, de vache et même d'écureuil ou encore des fanons de baleine, des fibres synthétiques ou de la fibre de coco. Le laiton est utilisé pour les brosses dures.
L'évolution des techniques a permis une augmentation de la vitesse de production : en 1906, 20 minutes étaient nécessaires pour fabriquer une monture. Actuellement, 5 secondes suffisent à la machine.
Communes diverses
Brégy
La mairie, située près de l'église, date de 1876.
L'église Saint-Pierre, de style roman, comporte deux nefs contiguës.
Lagny-le-Sec
Ce village situé à côté du Plessis-Belleville possède une jolie église.
L'église Saint-Pierre-Saint-Paul date de 1576 pour le chœur et les voûtes mais son clocher est plus ancien et remonte aux XIIe et XIIIe siècles.
Nanteuil-le-Haudouin
L'église Saint-Pierre est de style roman et date du XIIe siècle. Le chœur et ses deux chapelles latérales furent modifiés au XVIIIe siècle. Elle est fortifiée par deux tourelles à créneaux, octogonales, situées de part et d'autre du clocher, avec un transept et une abside massifs. Sa nef est entourée de bas-côtés et comporte quatre travées.
Son intérieur est fraîchement restauré, avec des couleurs vives, comme cela se faisait au Moyen-Âge. Ses vitraux datent de la fin du XXe siècle et représentent les vertus : la foi, l'espérance, la charité, la piété, la justice... portées par des saints : Sainte Thérèse de Lisieux, Saint Bernard, Sainte Bernadette, Saint Denis, Saint Louis, Saint Vincent de Paul et Saint Yves.
Le Plessis-Belleville
La mairie est construite à l'emplacement d'un ancien château dont on peut encore voir les douves. Devant elle se trouve un très beau cèdre du Liban.
L'église Saint-Jean-Baptiste possède de magnifiques vitraux.
Cette page en français a été créée par Peter à partir de notes de voyage, 23 juin 2005 et modifiée pour la dernière fois 4 juillet 2024. Son avancement est noté 2/3.