Le livre à travers les âges
Un exposé sur l'histoire du livre et son évolution depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, en passant par Gutenberg.
L'Antiquité
Le mot « livre » vient du mot latin « liber, libri », qui désigne la partie de l'arbre située sous l'écorce. C'est cette partie qui, découpée en fines lamelles, était utilisée pour écrire, dans l'Antiquité grecque et romaine. À cette époque, on utilisait également des tablettes de cire où l'on écrivait à l'aide de stylets en bois.
L'invention du livre remonte au IVe millénaire avant Jésus-Christ. Divers matériaux étaient utilisés : le papyrus chez les Égyptiens était coupé en fines tranches qui, assemblées, formaient des feuilles, le plus souvent enroulées autour d'un long morceau de bois ou d'os. Mais on ne pouvait écrire que d'un côté de ces feuilles.
Ainsi, se développa un nouveau support d'écriture : le parchemin. Il s'agissait de peau de chèvre ou de mouton, que l'on préparait afin de pouvoir écrire dessus. On pouvait cette fois écrire des deux côtés, et le parchemin était en plus d'une meilleure résistance. De la même manière, on abandonna bientôt le système consistant à enrouler les feuilles autour d'un rouleau, car il était trop coûteux de n'utiliser qu'un côté du support. On commença donc à opter pour une méthode plus économique, qui consistait à couper les feuilles de parchemin pour les assembler par les bords, ce qui constitue un codex, qui se rapproche davantage de nos livres actuels.
Le Moyen Âge
Le papier naît en Chine, vers le VIIIe siècle. Avant, les Chinois écrivaient sur de la soie. Le papier, fabriqué à partir de fibres de chiffons, se développe de manière importante et est introduit en Europe vers le XIVe siècle.
En Europe, pendant les premiers siècles de notre ère, le papyrus est progressivement abandonné. Les livres sont alors fabriqués en vélin, une peau de veau mort-né, traitée, tendue, séchée et découpée. La peau d'un animal ne permet de produire que quatre feuilles ! À cette époque, dans l'alphabet latin, seules les lettres majuscules existaient.
Au Moyen Âge, les livres étaient assez rares. Ils étaient recopiés par les moines, sous la dictée d'un autre moine. La production était donc très lente. Ce sont les moines de l'abbaye de Luxeuil, fondée en 590 par Saint Colomban, qui ont inventé la lettre minuscule mérovingienne et l'écriture cursive avec ses ligatures. Ils y ajoutent une ornementation (les futures enluminures) et des couleurs. Plus tard, pour unifier son royaume, Charlemagne imposera l'utilisation de la minuscule caroline.
Au XIVe siècle, on commença à employer la méthode dite xylographique. C'est-à-dire qu'on gravait en relief les lettres sur des tablettes de bois, puis on s'en servait pour copier des pages. Mais pour chaque page différente, il fallait faire une tablette, et à la moindre erreur, il fallait refaire la tablette. C'est pourquoi ce fut une véritable révolution lorsque Johannes Gutenberg inventa en Europe les caractères mobiles (les Chinois connaissaient déjà cette technique depuis Bi Sheng, qui les a inventés entre 1041 et 1048). On assista alors à une très importante diffusion des livre à travers l'Europe.
L'intérêt du livre entraîne des techniques de plus en plus efficaces. Il existe deux principes différents entre Gutenberg et la fin du XIXe siècle : l'impression en relief (inventée par Gutenberg) et l'impression en creux. Celle-ci, appelée aussi taille douce apparaît au cours de la Renaissance et permet d'améliorer grandement la vitesse d'impression et la finesse des dessins. Ce principe sera utilisé jusqu'au XIXe siècle, sous le nom d'héliographie. Il consiste à déposer l'encre dans les creux d'une plaque de cuivre, préalablement gravée.
La Renaissance
La Renaissance n'aurait jamais connu un telle ampleur intellectuelle et culturelle sans Gutenberg. Au XVIe siècle, environ 40 000 ouvrages sont imprimés en France, c'est l'essor de l'imprimerie.
Au XVIIe siècle, on voit naître beaucoup de grands auteurs : Molière, Jean de la Fontaine...
L'époque moderne
Au XVIIIe siècle, on a résolu le problème de la mise en page et le livre a pris la forme qu'il a aujourd'hui, c'est à dire des textes avec leurs titres, signes de ponctuation, alinéas, espacements et l'orthographe commence à se normaliser. Le véritable marché du livre débute, les familles nobles et parfois les moins riches vont dans les libraires pour acheter des romans ou même des livres pour enfants. L'accès au savoir est devenu plus simple, grâce à la publication de l'Encyclopédie des Philosophes des Lumières. À la fin du XVIIIe siècle, le livre permit l'évolution et la diffusion des idées sur l'organisation de l'Etat pour préparer la Révolution française. C'est à ce moment là qu'imprimeurs et libraires partagèrent leur travail (avant, certains libraires imprimaient eux-mêmes leurs livres). Des bibliothèques sont créées après la Révolution et la Bibliothèque royale devient nationale.
L'ère industrielle
Au début du XIXe siècle, on cherche encore à accélérer l'imprimerie. On mécanise donc la composition en créant la linotypie : on frappe les lettres avec un clavier qui libère le caractère en creux appelé matrice. Ces matrices se mettent en place les unes derrière les autres. Et on fond ensuite du plomb dedans. La modernisation entraîne la monotypie qui permet de fondre 5000 à 9000 caractères à l'heure. La plupart des auteurs se font connaître en publiant leurs ouvrages chapitre par chapitre dans des quotidiens, très nombreux à cette époque. En France, on voit arriver le livre dans les écoles, pour une éducation de qualité. Ainsi au lycée et à l'université, on peut améliorer ses connaissances en lisant. Pendant très longtemps, le livre est resté le principal outil d'aprentissage.
En 1904, on invente la photocomposition, à plat. À partir d'une photographie du texte, on encre un rouleau de caoutchouc et l'encre se dépose sur le papier. Le principal avantage est que ni le papier, ni les caractères ne sont écrasés : on peut donc imprimer plus de feuilles à la suite. De là naît le procédé OFFSET.
Dans les pays développés, d'un objet rare et précieux, le livre est devenu un bien courant puis de plus en plus accessible : son prix rapporté au niveau de vie devient presque insignifiant. Les bibliothèques se généralisent, permettant un accès gratuit ou presque à des milliers d'ouvrages. À l'échelle mondiale, l'alphabétisation progresse, passant de 12 % en 1800 à 86 % en 2000. À la fin du XXe siècle apparaissent les boîtes à livres, ou « microbibliothèques » où chacun peut prendre et donner des livres, gratuitement. Les brocantes regorgent de livres à des prix infimes.
L'informatique
L'arrivée de l'informatique dans l'imprimerie a fait évoluer les méthodes et a permis d'accélérer la composition et l'impression. Les pratiques de lecture ont changé. Les Français lisent moins de livres mais plus de magazines et de revues. On achète plutôt des journaux et on emprunte les livres à la bibliothèque. Le principal problème restant est qu'un livre ne contient que du texte et éventuellement des images fixes.
Au début du XXIe siècle, le multimédia, notamment sur le Web, est en plein développement. L'informatique permet de mélanger texte, images fixes ou animées et son. De plus, il permet au lecteur d'intervenir sur le contenu. Nous sommes donc à un tournant important de l'histoire du livre, car l'arrivée du multimédia, bouleverse la place et le rôle du livre.
L'arrivée de livres électroniques permet également de transporter l'équivalent d'une bibliothèque dans sa poche, de copier instantanément un livre, d'y ajouter des annotations et de procéder à la synthèse vocale du texte. Cette technologie permet de nouveaux usages tout en donnant accès aux textes à un nombre plus large de personnes (copies électroniques d'ouvrages rares, accès depuis des pays où les livres papier sont plus rares, synthèse vocale pour les non-voyants...).
Les journaux, revues et magazines sont également concernés : la presse se lit de plus en plus en ligne et de nombreux périodiques proposent de recevoir une version électronique du texte, pour une lecture sur écran.
Biographie
Biographie de Johannes Gutenberg
Imprimeur allemand né en 1400 à Mayence (Allemagne) ; décédé 25 janvier 1468 à Mayence.
Il a vécu à Strasbourg (Alsace) de 1439 à 1444. Il a inventé en Europe les caractères mobiles et un modèle de presse à imprimer. Le premier ouvrage imprimé fut donc la célèbre Bible de Gutenberg.
Cette page en français a été créée par Peter à partir de sources multiples et d'un exposé scolaire, 15 juin 2001 et modifiée pour la dernière fois 25 août 2020. Son avancement est noté 2/3.