Don du sang
Un exposé sur le don de sang ainsi que ses enjeux, raisons, limites et modalités ; exemple de l'Île-de-France.
En France, l'EFS (Établissement Français du Sang) est responsable du prélèvement (dans 18 centres régionaux), de la diffusion et de la transfusion sanguins. Il est appuyé par une association bénévole, la FFDSB (Fédération Française pour le Don du Sang Bénévole).
Pourquoi le don du sang ?
Ce don permet de soigner 500 000 personnes par an. Les principaux bénéficiaires sont les patients atteints de leucémie ou d'hémophilie ainsi que les grands brûlés et les accidentés qui nécessitent jusqu'à 40 poches de sang. Celui-ci sert aussi pendant les greffes et autres opérations chirurgicales.
En France, le don du sang est suffisant pour pallier le besoin. Cependant, cela n'est vrai que grâce à l'entraide entre régions. Ainsi, l'Île-de-France a besoin de 1500 poches par jour mais n'en produit que 800, la différence provenant des autres régions.
Le sang collecté en France est soumis à des contrôles plus sévères que ceux des pays limitrophes. Il est donc plus « fiable » que les autres. Il serait donc dommage de devoir l'importer.
Il n'existe pas à proprement parler de « sang artificiel ». Les pompiers ne peuvent transférer que des substituts, comme des transporteurs d'O2 mais ceux-ci n'ont qu'une faible durée de vie (30 minutes).
Comment donner son sang ?
Tout d'abord, il faut avoir entre 18 et 70 ans inclus et peser au moins 50 kg. Toutes les précautions sont prises, car d'une part, le sang doit être transfusé à un malade, donc une personne très fragile qui ne pourrait pas se défendre contre une éventuelle maladie présente dans le sang et d'autre part, la sécurité et la santé du donneur doivent être assurées.
Il est déconseillé d'être à jeun pour le don du sang, à l'inverse d'une prise de sang médicale. Cependant, il est également déconseillé de manger gras, car cela diminue la fluidité du sang. Une bonne hydratation est nécessaire.
Le donneur doit donc présenter une pièce d'identité et reçoit un questionnaire médical. Il s'entretient ensuite avec un médecin, de manière confidentielle (l'entretien est couvert par le secret médical). Le prélèvement est ensuite effectué par une personne qualifiée avec un matériel à usage unique (pratique en cours depuis l'origine, dans les années 1950) qui sera ensuite incinéré.
Le donneur se voit enfin offrir une collation. Ce temps permet de reprendre des forces et d'éviter un effort dans l'immédiat. Les 450 mL de sang prélevés se reconstituent en une heure en ce qui concerne le volume et en 48 heures pour le contenu.
À la suite du don, il est nécessaire de s'hydrater abondamment, de ne pas fumer dans les deux heures qui suivent, d'éviter les environnement surchauffés et les activités physiques importantes ou dangereuses.
Un document où figure un numéro de téléphone est remis pendant le don. Tout signe d'infection, de fièvre supérieure à 38°C ou problème de santé survenant dans les quinze jours suivants doit être signalé à l'EFS via ce numéro.
Limites à respecter
Pour assurer la fiabilité du sang, la sécurité des patients, et celle des donneurs, des contraintes doivent être respectées. Elles sont fixées par un arrêté ministériel révisable chaque année (données de 2012) :
- La limite de dons de sang est de six fois par an pour les hommes, quatre fois pour les femmes, en respectant un intervalle de huit semaines entre les dons de sang total.
- Le don du sang est interdit pendant :
- Six mois après un accouchement
- Quatre mois après un voyage dans un pays atteint par le paludisme ; trois ans après une crise de paludisme
- Quatre mois après un piercing ou un tatouage ou une acupuncture
- Quatre mois après un changement de partenaire sexuel non protégé ou avoir été en contact avec du sang
- Quatre mois après un rapport sexuel même protégé avec une personne atteinte du SIDA ou de l'hépatite B
- Un mois après un séjour dans un pays atteint par la dengue ou le chikungunya
- Un mois après un vaccin par un agent vivant atténué (BCG, fièvre jaune, rougeole, rubéole, oreillons)
- Quinze jours après la fin des symptômes (infection, fièvre...) d'une maladie virale (grippe, gastro...) ou la prise d'antibiotiques
- Sept jours après un détartrage (un jour après le soin d'une carie)
- Sept jours à quatre mois après une intervention chirurgicale
- l'infection par une maladie transmissible par le sang (syphilis, hépatites virales, SIDA...)
- De plus, l'interdiction est définitive pour :
- Les personnes ayant subi une transfusion (la norme européenne impose seulement une attente d'un an) ou une greffe ou subi une chirurgie de l'encéphale ou de l'œil avant 2001.
- Les personnes ayant résidé dans les îles britanniques aux environs de 1980 à 1996 (c'est-à-dire pendant l'épidémie de « vache folle »).
- Les personnes ayant consommé de la drogue par voie intraveineuse ou intramusculaire.
- Les personnes ayant été traitées par une hormone de croissance avant 1989.
- Les personnes ayant eu des rapports sexuels entre hommes.
Ces données peuvent ne plus être à jour. Je vous invite à consulter le site officiel de l'EFS pour plus de certitude.
Engagements impliqués
Six principes fondamentaux sont respectés lors du don :
- L'anonymat (les poches de sang sont gérées par code-barres, le patient ne connaît dont pas l'identité du donneur, pas plus que l'inverse)
- Le non-profit : le sang ne fait pas l'objet d'un commerce
- La qualité, assurée par les contraintes ci-dessus
- Le volontariat : on ne peux pas obliger une personne à donner son sang
- L'usage unique du matériel (seringues, aiguilles, poches...)
- Les tests, systématiques, sur le sang prélevé (entre autres pour détecter le SIDA, les hépatites, la syphilis...). En cas de détection, le donneur est prévenu et invité à des examens supplémentaires.
On entend parfois dire autour de soi, lorsque l'on parle du don du sang : « C'est une bonne chose, car cela offre un test gratuit de dépistage du SIDA ! ».
Cette attitude, compréhensible, est cependant à proscrire ! Elle est mauvaise, néfaste et dangereuse pour deux raisons :
- Elle peut mettre en danger la santé et la vie du patient qui recevra le sang. Si le donneur a le moindre doute sur sa séropositivité, il doit s'abstenir de donner son sang et procéder à des tests complémentaires.
- Les tests de dépistage du VIH sont de toute façon accessibles gratuitement et anonymement en France.
Le sang
Le sang est composé de quatre éléments principaux :
- les globules blancs, qui ne sont pas utilisés,
- les globules rouges, qui sont utilisés pour compenser une hémorragie importante, lors d'un accident ou d'une opération chirurgicale, ou pour les patients atteints d'anémie,
- les plaquettes, qui sont utilisées pour le traitement des leucémies, lorsque la chimiothérapie a détruit les cellules de la moelle osseuse,
- le plasma, liquide orange servent à fabriquer des médicaments, comme l'albumine, ou pour traiter les grands brûlés et les hémorragies massives.
Il existe par conséquent deux types de prélèvements :
- Celui de « sang total », le plus courant et le plus rapide. Le sang entier se conserve 42 jours au frais. On peut aussi le centrifuger pour récupérer au choix plasma ou plaquettes, éléments qui ne se conservent séparément que cinq jours.
- Celui de plaquettes ou de plasma, pour lequel le sang est prélevé, centrifugé et les éléments non-désirés sont réinjectés au donneur.
Les groupes sanguins (A, B, AB et O) ont été déterminés en 1900 et définis en 1902. Cependant, le lien avec les accidents arrivant après une transfusion de sang incompatible ne fut réalisé que longtemps après. Les groupes A et B sont incompatibles entre eux. À l'inverse, le groupe O est qualifié de « donneur universel » et le AB de « receveur universel ».
Les rhésus (+ et -) sont aussi source d'incompatibilités : 85 % des Français ont un rhésus + et acceptent le -. Les personnes ayant un rhésus - ne peuvent recevoir que du -. De plus, les mères de rhésus - peuvent être sujettes à des accidents après la première grossesse si le père est de rhésus +.
Conclusion
Le don de sang doit s'accroître en Île-de-France pour répondre à la demande. Cependant, les jeunes de 18-24 ans représentent 20% des donneurs en 2005, soit bien plus que leur part de la population !
Cette page en français a été créée par Peter à partir d'un exposé scolaire, 13 janvier 2005 et modifiée pour la dernière fois 25 août 2020. Son avancement est noté 2/3.