Lille
Un exposé sur l'agglomération lilloise, notamment l'histoire et les monuments de la ville de Lille et des communes alentour : Roubaix, Tourcoing, Marcq-en-Barœul et Villeneuve-d'Ascq.
- Parenté :
- Europe
- France
- Nord-Pas-de-Calais
- Lille
Présentation
Éléments historiques
Les principaux événements ayant marqué l'histoire de Lille sont :
- 1214 : Bataille de Bouvines, lors de laquelle Philippe Auguste bat l'empereur germanique Othon IV.
- 1304 : Philippe le Bel construit une citadelle à Lille après y avoir maté une révolte. Le ressentiment envers la France est grand et incitera les Habsbourg à libérer l'économie.
- XVIe et XVIIe siècles : De Charles Quint à Philippe IV d'Espagne, la ville appartient aux Pays Bas Espagnols.
- 1667 : Louis XIV prend définitivement la ville et y fait construire la citadelle par Vauban.
- 1708 à 1713 : Les Hollandais occupent la ville pendant la guerre de succession d'Espagne
- 1792 : La ville résiste héroïquement au siège autrichien
- 1846 : Création de la ligne ferroviaire entre Paris et Lille
- 1983 : La ville se dote du premier métro entièrement automatisé au monde : le VAL
Événements culturels
Lille 2004
Lille était en 2004 la capitale européenne de la culture. Voici quelques éléments remarquables caractéristiques de cet évènement :
- La verrière de la gare de Lille-Flandres était peinte en rose et la rue face à la gare présentait des constructions en bambou.
- Une maison japonaise était présente devant la Chambre de commerce et d'industrie.
- La sonnerie de la tour de la chambre du commerce était remplacée par le cri de Tarzan. Ce bâtiment abritait autrefois les services des Postes et Télécommunications.
- Une gigantesque construction éphémère, en bambou, ornait la place du Général de Gaulle.
Lille 3000
L'une des curiosités de Lille 3000 était la présence, dans la rue qui fait face à la gare Lille-Flandres, de sculptures d'un goût esthétique douteux. De grande taille et de couleur noire, elles représentaient des bébés ayant certaines caractéristiques morphologiques de dragons (cornes, queue...).
L'agglomération
Économie et chiffres
Lille compte 214 000 habitants, et son agglomération en rassemble 1,1 million. La ville représente le premier pôle européen en termes de vente par correspondance et de grande distribution.
Structures universitaires
Lille compte quatre structures universitaires, dont trois publiques, situées en banlieue Sud-Est et une privée, en centre-ville. L'ensemble représente 100 000 étudiants.
La Catho
Créée en 1875, l'Université catholique de Lille est une institution privée qui regroupe 6 faculté, une vingtaine d'écoles et instituts et enseigne à plus de 20 000 étudiants en 2010, dans tous les domaines (sciences, économie, médecine, lettres, théologie...).
Lille-I
Située à Villeneuve-d'Ascq, cette université est dédiée aux sciences et techniques et accueille plus de 20 000 étudiants.
Lille-II
Cette université propose des formations en droit, politique et surtout en médecine et pharmacie. Elle est située à Ronchin.
Lille-III
Située elle aussi à Villeneuve-d'Ascq, son enseignement concerne les sciences humaines : lettres, arts, histoire, langues et philosophie.
Les transports
Le tramway
L'agglomération lilloise est desservie par deux lignes de tramway, qui relient respectivement Roubaix et Tourcoing aux gares de Lille-Flandres et Lille-Europe.
Le métro
En 1983, Lille se dote du premier métro entièrement automatisé au monde, le VAL (initialement acronyme de Villeneuve-d'Ascq-Lille, puis de « Véhicule automatique léger »). Ce système de métro possède aujourd'hui deux lignes. La seconde, la plus longue, couvre aussi Roubaix et Tourcoing.
Une des principales limitations de ce réseau et de ne pas desservir l'aéroport de Lesquin.
La gare de Lille-Flandres
On peut y prendre, entre autres, le TGV pour Paris.
La gare de Lille-Europe
On peut y prendre, entre autres, le TGV pour Paris et l'Eurostar pour la Grande Bretagne.
Roubaix
L'hôtel de ville et l'église Saint-Martin se trouvent de part et d'autre de la grand'place.
Le musée de la piscine
Ce musée est situé dans l'ancienne piscine de la ville, qui servait aussi de bains public. Y sont exposées des œuvres de diverses natures (statues, tableaux, bronzes, mode, dessins...) et époques.
Le bâtiment, œuvre d'Albert Baert, construit de 1927 à 1932, est de style art-déco. Des détails de son architecture révèlent des symboles maçonniques.
L'église Saint-Martin
Elle est située sur la grand'place.
Tourcoing
Dans le centre-ville se trouvent la Chambre de commerce et d'industrie, l'église Saint-Christophe et l'hôtel de ville.
L'église Saint-Christophe
Cette église néogothique est située près de l'hôtel de ville. Son origine remonte au XIe siècle mais son aspect actuel est du XIXe siècle, suite à sa reconstruction entre 1857 et 1865 par l'architecte lillois Charles Leroy. Le porche date du XIIIe siècle ; les murs en briques et les colonnes du XVIe siècle.
Longue de 60 m, son clocher mesure 80 m et contient un escalier de 255 marches ; son carillon compte 62 cloches et un bourdon de 6 tonnes.
L'intérieur est lumineux et les clés de voûte peintes de rouge et de vert.
L'église comporte plusieurs tableaux.
Ses confessionnaux sont remarquablement ouvragés, avec des statuettes en bois sculpté. Ils datent de 1730.
Plusieurs vitraux sont remarquables.
La maison du Broutteux
Cette maison de style alsacien est fut donnée par les habitants de la ville à Jules Watteeuw, dit « le Broutteux », écrivain local et auteur des « Pasquilles du Broutteux ». La maison est ornée de personnages issus de ce recueil de pièces de théâtre et de chansons, écrites en picard tourquennois.
Marcq-en-Barœul
L'église Saint-Vincent
L'édifice actuel date du XVIe siècle et ses dernières restaurations de 1985 pour l'intérieur et 2000 pour l'extérieur. Il comporte trois nefs reliées par un transept, ainsi qu'un clocher carré. Cette église comporte de nombreux vitraux, de magnifiques stalles représentant 14 fondateurs d'ordres religieux et deux tableaux (Les Saintes femmes au tombeau et L'Adoration des bergers) du peintre local Pharaon de Winter.
Villeneuve-d'Ascq
C'est dans cette ville, très étendue, que se situent les campus des universités de Lille-I et Lille-III.
L'église Saint-Pierre d'Ascq
Le chœur et la nef de l'église Saint-Pierre-en-Antioche datent respectivement des XVe et XVIe siècles, mais l'édifice fut profondément modifié aux XIXe et XXe siècles.
Un des éléments remarquables de l'église est la tapisserie des Noces de Cana accrochée dans le chœur.
La Cité scientifique
Il s'agit du nom du campus de l'Université de Lille-I. On y trouve de nombreux laboratoires de sciences et des structures d'enseignement comme l'École Centrale de Lille, l'École Normale Supérieure de Chimie de Lille, Polytech'Lille, etc.
L'École centrale de Lille a été fondée en 1854 par Frédéric Kuhlmann sous le nom d'« École des arts industriels et des mines » puis rebaptisée « Institut industriel du Nord » en 1872 et finalement « École centrale de Lille » en 1991. Elle était située dans l'Hôtel des Lombards jusqu'en 1875 puis rue Jeanne-d'Arc et a déménagé vers la Cité scientifique en 1969.
Polytech'Lille, à ne pas confondre avec l'École Polytechnique de Palaiseau, possède une salle de TP de robotique équipée en robots ABB.
L'Institut d'électronique de microélectronique et de nanotechnologie (IEMN) est un laboratoire de micro et nanotechnologies situé sur le campus. Il est parfois possible aux étudiants de l'Université de visiter ses salles blanches.
Le Grand Stade
Le Grand Stade Lille Métropole est le stade du LOSC, le Lille Olympique Sporting Club. D'une capacité de 50 000 places, il fut contruit entre 2009 et 2012. Il est situé en bordure du campus de Lille-I, ce qui implique la fermeture à la circulation de la Cité scientifique les soirs de match et complique fortement la vie de ceux qui étudient ou travaillent sur le campus.
Son toit, composé de deux immenses panneaux situés à une trentaine de mètres au-dessus du sol, est amovible : il peut être ouvert ou fermé en une demi-heure.
L'école Saint-Adrien
Il s'agit d'une école privée située près de l'église Saint-Sébastien. Dans le jardin près de sa chapelle se trouve une réplique de la grotte de Lourdes.
Lille
Le centre-ville
La Grand'Place, aussi appelée « Place du Général de Gaulle » (dont la maison natale se trouve rue Princesse), elle contient notamment la Vieille-Bourse et le Théâtre du Nord. En son centre se trouve une fontaine surmontée de la « bonne déesse », qui symbolise l'héroïsme des Lillois lors du siège autrichien de 1792.
Juste derrière la Vieille-Bourse se trouve la Place du Théâtre, entourée de l'opéra, qui date du XIXe siècle, et de la Chambre de commerce et d'industrie. On peut y voir, incrustés dans les façades, des boulets de canon qui dateraient de 1792. En réalité, ils ont certainement été rajoutés symboliquement par la suite, une telle inclusion semblant fort improbable.
La cathédrale
La cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille est une cathédrale privée, à la charge du diocèse de Lille. Elle est de style néogothique, avec une façade moderne.
Histoire
Il existe plusieurs hypothèses quant à l'origine de son nom : le mot « treille » pourrait venir du fait que la statue originale de la Vierge était entourée d'un treillis où étaient placés les ex-voto. Il pourrait aussi faire référence à une ancienne vigne autrefois présente sur les lieux et datant d'un ancien domaine mérovingien. Une dernière possibilité serait la référence à la treille qui sépare magistrats dans un tribunal, car Marie intercède pour nous auprès de Dieu.
Pendant la Révolution, la statue, sauvée, fut donnée à l'église. La découverte d'une autre statue et la reprise des pèlerinages lors de l'industrialisation de Lille, à la fin du XIXe siècle, conduira au projet d'ériger Lille en diocèse.
L'on souhaite alors une cathédrale française, c'est-à-dire bâtie dans un style n'ayant pas subi les influences des pays étrangers. C'est pour cela que le choix se porte sur le style gothique, issu du XIIIe siècle. Les grandes familles et les riches industries acceptent de financer le projet.
Le lieu est difficile à trouver en raison de la présence de canaux. La construction commence comme à Venise, par la construction d'une cave étanche en 1854. L'assainissement engloutit déjà 50 % du budget.
Seul le chœur est achevé lorsque Lille devient un diocèse, en 1913. Suivent deux conflits mondiaux où Lille deviendra allemande. Les travaux sont interrompus. Il sera finalement décidé de finir l'ouvrage avec du béton. Par manque de fonds, seule la moitié de la nef est construite et la moitié restante de terrain est revendue pour financer la façade.
La cathédrale est inaugurée en 1995.
La façade
Elle est très moderne et sobre, grise à l'extérieur et orange à l'intérieur. Elle a une forme d'ogive qui contient un vitrail circulaire dans sa partie supérieure.
Elle est assez surprenante et n'est pas appréciée par tout le monde. Certains de ses admirateurs la considèrent au contraire adaptée au XXIe siècle et ouverte au monde. En effet, elle a une apparence légère et ne pose pas de conflit, comme c'est le cas avec les tours, qui sont la marque d'un pouvoir.
L'ogive est faite de marbre veiné. Lorsqu'il y a du Soleil, elle paraît comme « transfigurée » et son éclat orange peut rappeler le buisson ardent.
La nef
On peut y voir une maquette du projet initial ainsi qu'une statue de Saint-Pierre très semblable à celle de la cathédrale Saint-Pierre de Rome.
Les vitraux constituent un armorial des souverains pontifes.
Le retable
Il semble à première vue traditionnel, mais il s'agit en fait d'une mosaïque typique de l'art-nouveau.
Sont représentés Pie IX et Henri V en costume de sacre, ce qui est ouvertement légitimiste et montre qu'à l'époque, l'Église soutenait la monarchie.
La chapelle de Jeanne-d'Arc
Elle est antérieure à 1921, date de la canonisation de Jeanne d'Arc. On peut y voir les armoiries des grandes provinces de l'Ancien Régime. La statue de la sainte porte une épée d'honneur.
Les vitraux, divisés en trois verrières, racontent la vie de Sainte Jeanne d'Arc, tandis que le pavage en mosaïque comporte des fleurs de lys et des couronnes royales et en son centre l'ampoule du sacre des rois de France.
L'autel en forme de château fort est en marbre rose des Pyrénées. Au milieu se trouve un tabernacle dont la porte en bronze doré montre le Bon Pasteur. Le tombeau réprésente par un bas-relief la consécration de la France à Notre Dame par Louis XIII en 1638.
Les mosaïques du mur représentent six hommes (Saint Martin, Clovis, Charlemagne, Hugues Capet, Saint Louis, Louis XVI) et six femmes (Sainte Aurélie, Blanche de Castille, Me Elisabeth, Sainte Geneviève, Sainte Clotilde, Hildegarde).
La chapelle de Saint Jean
Son symbole est l'aigle, et l'on dit qu'il voit la vérité en face. On peut y voir des images des différents arts et sciences.
La chapelle de Notre-Dame-de-la-Treille
Sa statue fut brisée en 1692 et le Duc de Bourgogne l'a faite restaurer. Celle visible aujourd'hui est une réplique, l'originale ayant été volée dans les années 1970.
Les reliques seraient les cheveux de la Vierge, à gauche, et un morceau de la crèche à droite.
La chapelle de Sainte Anne
Elle a été financée par les syndicats. On peut y voir des représentations (vitraux et mosaïques) des différentes congrégations. L'« évêque rouge », puis cardinal, Monseigneur Liénard était très populaire et a beaucoup soutenu les ouvriers.
L'autel au centre représente Sainte Anne, la Vierge Marie et Jésus au centre ; Anne enseignant le tissage à Marie à gauche et la présentation de Marie au temple à droite.
Le sol est décoré d'une mosaïque comportant de nombreux blasons des villes environnantes.
La chapelle de Charles le Bon
Elle représente le pouvoir politique. Elle contient un reliquaire sous forme d'un tube transparent contenant un ossement de Saint Louis.
La chapelle du Sacré Cœur
On y voit une image de tous les peuples en dévotion. Quatre peuples sont représentés, accompagnés de plantes : quatre Africains avec un palmier, quatre Européens avec un chêne, quatre Amérindiens avec des fougères et quatre Asiatiques avec des bambous. Il ne s'agit pas d'une vision raciale : ces personnages symbolisent simplement les quatre points cardinaux et tous les âges de la vie.
L'orgue
Le nouvel orgue est celui du studio 104 de Radio France, cédés pour un euro symbolique, à condition qu'ils servent. Le montage est fait en 2007 et 2008 par un facteur d'orgues allemand, pour un coût de plus d'un million d'euros. Les orgues sont finalement bénis le 1er juin par Monseigneur Ulrich.
Les églises
Église Saint-Michel
Elle fut construite de 1869 à 1874. Elle comporte une coupole octogonale et son orgue date de 1896.
Église du Sacré-Cœur
Construite de 1875 à 1898, son clocher de 75 m ne date que du milieu du XXe siècle. Elle mesure 90×24 m et 22 m sous voûte.
Église Saint-Maurice
Construite du XIVe siècle au XIXe siècle, elle possède une magnifique abside, une nef en forme de halle, avec quatre alignements de piliers et de nombreux et beaux vitraux.
Église Saints-Pierre-Paul
L'église Saint-Pierre-Saint-Paul se trouve sur la place du marché de Wazemmes.
Église Saint-André
Située à l'intersection de la rue Royale et de la rue Princesse, le Général de Gaulle (dont la maison natale se trouve rue Princesse) et le Général Faidherbe y ont été baptisés.
Le Palais des Beaux-Arts
Histoire
Imaginé par le peintre Watteau en 1792, le Palais des Beaux-Arts de Lille fut inauguré en 1892, date correspondant à l'agrandissement de la ville après la révolution industrielle, sa superficie étant alors multipliée par trois. À cette époque, la ville est riche et elle le montre en faisant construire ce monument en face de la préfecture. Le musée fut fermé entre 1991 et 1997 pour des rénovations et une modernisation respectant le travail de Bérard et Delmas, les architectes du XIXe siècle.
Les rénovations
Le bâtiment est très vaste et compte près de 550 tableaux, des sculptures du XIXe siècle et des céramiques. Ses caves, aménagées dans les années 1990 (à l'origine, elles n'étaient pas prévues pour être visitées) recueillent des objets d'art du Moyen-Âge et des plan-reliefs des XVIIe siècle et XVIIIe siècle.
Un immense escalier est supprimé dans les années 1990, pour libérer de la place et ouvrir davantage le musée à l'extérieur. À sa place, au rez-de-chaussée, se trouve à présent un immense atrium ouvert au public et accueillant des événements ponctuels comme des réceptions et des expositions temporaires mettant en scène de très grandes œuvres.
De telles adaptations étaient nécessaires, les besoins du musée et des visiteurs n'étant plus les mêmes au XXIe siècle qu'au XIXe siècle. L'espace d'exposition est par ailleurs passé de 15 000 m² à 22 000 m².
Le second bâtiment
Lors des rénovations, les architectes Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart ont ajouté à l'édifice un second bâtiment constitué d'une lame de six mètres de profondeur destinée à l'administration (bureaux et restaurant). Ces architectes ont reçu l'Équerre d'Argent pour leur bâtiment qui tente de créer un lien entre la modernité de la fin du XXe siècle et le siècle précédent. La nouvelle construction utilise en effet une peinture rouge et or et crée un effet de miroir car le premier bâtiment s'y réfléchit. Cet effet fait référence au projet initial de bâtiment, au XIXe siècle : il s'agissait d'un musée double, divisé par une cour. L'état actuel est donc une représentation virtuelle de ce qui aurait pu être réalisé un siècle plus tôt.
Les expositions temporaires
L'ancien et le nouveau bâtiment sont actuellement séparés par une verrière au niveau du sol. Celle-ci fournit une source d'éclairage à une salle pour les expositions temporaires se trouvant au sous-sol. La disposition de cette salle est renouvelée à chaque nouvelle exposition.
Fin 2007, la salle mettait en scène des tableaux de l'atelier de la Monnaie (groupe d'artistes installés dans un hôtel privé transformé en atelier). L'organisation des œuvres était faite en différents cercles de manière à ce que les artistes récents se rajoutent autour des fondateurs. Près de 120 tableaux était présents, à raison de trois par fondateur et un par artiste supplémentaire.
Les plan-reliefs
En 1985, Pierre Mauroy, maire de Lille et Premier ministre souhaite que le plan-relief de la ville de Lille soit déménagé vers cette ville. Jack Lang, alors ministre de la culture, accepte que toute la collection soit déplacée vers le Palais des Beaux-Arts, ce que refusera le ministre suivant. Finalement, seuls 15 plan-reliefs, correspondant à la région du Nord-Pas-de-Calais, sont déplacés et l'État prend en charge les frais de restauration. Les autres plans sont donc restés aux Invalides, à Paris.
Ces œuvres sont en fait des maquettes de guerre, réalisées en partie sous Louis XIV et Vauban, lorsque les villes étaient prises. Si en effet il fallait conquérir à nouveau la ville quelques années plus tard, en avoir une image précise aidait énormément. Depuis 1680, c'est l'échelle 1/600 qui est utilisée. La surface couverte correspondait à la distance maximale des tirs de l'artillerie ennemie et incluait souvent la ville et ses faubourgs.
Cependant, les maisons étant réalisées en papier, il n'est pas possible de les éclairer à plus de 50 lux. Les champs en soie exigent de rester derrière des vitrines avec une température et une humidité constantes, sous peine de les abîmer.
Après la chute de l'Empire en 1815, les Prussiens se sont emparés de 19 plans qui ont été conservés dans de mauvaises conditions à Berlin jusqu'en 1948. Parmi eux, seul celui de Lille a été jugé digne d'être remis en état et les autres ont été détruits. Le plan de Lille, considérablement raccourci par rapport à ce qu'il était à sa création, comporte 23 bâtiments en plomb, peu détaillés, qui datent de cette restauration.
Les caves
Les caves, constitué de trois galeries autour de la salle des plan-reliefs, disposent de magnifiques voûtes en brique, bien qu'elles n'aient pas été destinées à être vues par le public, à l'origine. Elles accueillent des œuvres du Moyen-Âge. Leur sol a été relevé de moitié dans les années 1990 et doit être asséché en permanence, car la zone est très humide. Ce nouveau plancher crée un effet d'écrasement, heureusement compensé par les niches entre les colonnes, le long des murs, qui servent aussi à recueillir l'eau en cas d'inondation.
La muséographie se compose de piliers de bois supportant les œuvres. Certains ont été changés car leur humidité faisait noircir les œuvres en laiton. De plus, le musée a préféré s'organiser en départements plutôt qu'en salles, pour inciter le public à revenir et lui éviter l'impression d'avoir « fini » le musée. Les œuvres sont séparées les unes des autres pour éviter l'effet « brocante ».
Le rez-de-chaussée
Il présente des sculptures et des céramiques. Les premières porcelaines sont apparues en Europe en 1709. Avant cette date, le procédé de fabrication à partir du kaolin n'était pas connu.
L'étage
Les murs de l'étage sont peints en rouge, ce qui peut sembler choquant, mais la couleur est celle du XIXe siècle. Dès cette époque, l'éclairage adopté était zénithal pour éviter les reflets. De même, les fenêtres sont partiellement masquées.
Cette partie du musée est organisée en deux couloirs concentriques tournant autour de l'atrium. Dans certaines zones, les époques sont mélangées pour mieux relier les œuvres entre elles. Ainsi, un tableau de Van Gogh est placé à côté d'un autre, classique, représentant des vaches, dont il s'inspire.
L'accès à l'étage se fait par un escalier monumental du XIXe siècle, qui comprend des sculptures, vitraux et mosaïques.
Les lustres
Leur origine est une critique faite au musée : celle de ne pas accueillir d'art contemporain. Une demande est alors faite à un artiste italien qui a réalisé ces lustres de trois tonnes chacun, en verre coloré, dont l'un représente un visage souriant.
Autres services
Le Palais dispose d'une bibliothèque d'Histoire de l'Art, en accès libre ainsi que des ateliers pour les enfants.
Un auditorium permet de mettre en place des conférences, en lien avec les expositions ou pour des entreprises.
L'hospice comtesse
Fondé en 1237 par la comtesse Jeanne de Flandres, cet hôpital se chargeait des malades et des soins palliatifs de l'époque. Au XIXe siècle, il accueillait de 100 à 150 malades. L'hôpital a fermé en 1940 et a laissé place à un musée qui présente dans ces bâtiments datant des XVe siècle au XVIIIe siècle (les plus anciens ayant été détruits dans plusieurs incendies) divers objets et du mobilier d'époque. Les bâtiments sont réalisés en brique, matériau qui accepte mieux les mouvements du terrain, et de la pierre blanche est utilisée pour la décoration. Il s'agit de calcaire (poreux) recouvert de chaux et peint à l'ocre. Le grès est utilisé pour les soubassements.
Au XVe siècle, Lille est dominée par la Bourgogne. Les bâtiments visibles actuellement, commencés à cette époque, suivent donc le modèle des hospices de Beaune.
La salle des malades
Elle date du XVe siècle et pouvait contenir jusqu'à 150 lits. Les règles d'hygiène du lieu imposaient la limite d'un malade par lit, ce qui n'était pas toujours le cas à l'époque. Les malades étaient pris en charge par la communauté, formée d'une quinzaine de religieuses, qui célébrait les offices dans la même salle, de l'autre côté du jubé.
La charpente, en châtaignier, ressemble à une carène de bateau retournée. Les murs de sont pas perpendiculaires, car la forme du bâtiment s'adaptait aux canaux qui passaient juste derrière ses murs. Le sol est en pente pour permettre l'évacuation des eaux de lavage.
La salle des malades se prolonge par une chapelle dont le plafond est décoré de nombreux blasons de nobles de différentes époques.
Le jardin médical
On y cultivait toutes sortes de plantes médicales, dans des espaces séparés par de petites haies de buis.
Le bâtiment d'habitation
La cuisine est carrelée pour des raisons d'hygiène. Il s'agit sans doute de faïence de Lille. Les dessins bleus, représentant des scènes de la vie quotidienne, avec différents animaux, sont faits à l'oxyde de Cobalt. Le portrait du chien et du chat, violet, est de l'oxyde de Manganèse.
La salle à manger date de 1650. Les motifs de la cheminée sont originaires d'Anvers. Le mobilier servait à l'époque à montrer sa richesse. Ici, même l'intérieur est sculpté ! Les motifs sont à la fois religieux, avec les quatre Évangélistes et profanes, avec les cinq sens.
Le parloir était le salon de la supérieure, où elle recevait. Les tableaux au mur représentent des enfants et sont des ex-voto, c'est-à-dire des remerciements, offerts après une guérison. Ces enfants ont été peints hors de leur présence, sur commande. Ils sont donc stéréotypés et ont tous les mêmes proportions, qui sont des proportions d'adultes. Les éléments communs aux différents tableaux sont la Vierge à l'enfant dans un coin en haut, le chien, symbole de fidélité, la tenture et le cierge avec, parfois, un bouquet de fleurs.
La pharmacie contient différents pots dans les rayonnages d'armoires en marqueterie. Certains sont en porcelaine de Chine, bleue et blanche.
La presse est l'une des salle contient une presse à vêtements. Celle-ci ressemble tout à fait à une presse à imprimer et servait à plier les draps et le linge pour éliminer les plis avant de le ranger dans les armoires. L'armoire visible est de type coffre et de style renaissance.
Le dortoir ne contient plus de lits mais des peintures de la ville à différentes époques, comme la Grand Place au XVIIe siècle. Certains tableaux sont de Watteau. On peut également y admirer des représentations des comtes de Flandres. Ce ne sont pas des portraits : ils ont été réalisés parfois longtemps après leur mort.
Les pots-trompeurs exposés sont assez étonnants : leurs parois présentent des ouvertures et il semble donc impossible de s'en servir. En réalité, il suffit d'aspirer par le bec de l'objet et le liquide passe dans l'anse !
Enfin, deux globes terrestre et céleste, sont des réductions de ceux offerts par Coronelli à Louis XIV. Ils sont constitués de bandes plâtrées et de papier gravé le tout posé sur des arceaux de bois. Leur but était de développer l'esprit de conquête. La position des astres et celle du jour de la naissance du roi. On n'y a représenté que ce qui était considéré comme certain à l'époque de la réalisation et certaines courbes restent donc ouvertes.
L'opéra
Le précédent théâtre, qui datait de 1785, fut détruit par un incendie en 1903. C'est l'architecte Louis-Marie Cordonnier qui a construit ce nouveau bâtiment néo-classique entre 1907 et 1913. L'inauguration aura lieu en 1923.
L'intérieur
Il a subi une importante remise en état entre 1998 et 2003. Tout l'intérieur est richement décoré.
La salle de spectacle
Elle dispose de quatre étages de gradins au-dessus du niveau principal. Elle est ornée de dorures, de nombreuses sculptures et d'un immense lustre.
L'Institut Pasteur
Cet institut existe depuis 1894, date à laquelle une importante épidémie de diphtérie frappa l'Europe. Cependant, il ne fut fut inauguré qu'en 1899. Son premier directeur fut Albert Calmette. Louis Pasteur n'y a jamais travaillé, mais fut doyen de la faculté des sciences de Lille de 1854 à 1857.
On y créa un sanatorium car l'environnement, des quartiers pauvres, était propice au développement de la tuberculose. Cet établissement eut donc un rôle social, en offrant du pain et du linge. Son financement se faisait et se fait encore par souscriptions volontaires (des mairie, région et particuliers via certains journaux).
Ce centre occupe maintenant 2 hectares et 1000 personnes, dont 650 pour la recherche fondamentale, y travaillent. Il existe 24 instituts Pasteur dans le monde, répartis sur les cinq continents (principalement dans les anciennes colonies françaises). Ils dépendent alors de l'Institut de Paris et ont un but humanitaire.
Les rôles de l'Institut Pasteur de Lille sont actuellement : la recherche, l'enseignement et la médecine préventive (vaccination et bilan médical) mais ce n'est pas un centre hospitalier. Il est privé, mais d'utilité publique.
Biographies
Biographie d'Albert Calmette
Scientifique français né 12 juillet 1863 à Nice (Alpes-Maritimes) ; décédé 19 octobre 1933 à Paris.
C'est le second directeur de l'Institut Pasteur de Lille, nommé en 1895. Il y mit au point le BCG entre 1904 et 1928 avec l'aide de Camille Guérin. Il a également travaillé sur les venins de serpents, dans une serre, et créé la première station d'épuration.
Biographie de Louis Pasteur
Scientifique français né 27 décembre 1822 à Dole (Jura) ; décédé 28 septembre 1895 à Marnes-la-Coquette (Seine-et-Oise).
Malgré ses dons artistiques (et son sens de l'observation) et son désir de devenir peintre, son père le força à faire des études et une carrière scientifiques à Strasbourg. Il déplaça l'Académie des sciences de Douai à Lille et reçu des caricatures sévères de la part de la presse. Il était cependant protégé par Napoléon III qui, en plus de ce mécénat, créa des villes universitaires dont Lille. Malgré son hémiplégie, il découvre les micro-organismes grâce à la fermentation, qu'il utilise d'abord pour fabriquer des alcools. Il découvre ensuite, à Paris, le vaccin contre la rage, en 1848. Il mourut en 1895 et eu droit à des funérailles nationales et à un tombeau à l'intérieur de l'Institut Pasteur de Paris.
Rues remarquables
La rue des Brigittines
Elle est caractéristique du quartier tel qu'il était il y a plus d'un siècle, avec ses ruelles étroites qui constituaient un labyrinthe mal famé, difficile à contrôler par la police. Ce quartier insalubre a depuis été détruit.
La rue de la Clef
Elle est bordée de maisons ayant gardé les éléments architecturaux de différentes époques :
- Moyen-Âge : frontons triangulaires en escalier
- XVIIe siècle : systèmes d'ornement vertical et horizontal
- XVIIIe siècle : système d'ornement principalement vertical
- XIXe siècle : style plus local
La rue de la monnaie
C'est une des rues du XVIe siècle les mieux conservées. On y trouve l'hospice comtesse.
Autres monuments
L'hôtel de ville
Il a été construit dans le quartier de l'hôpital Saint-Sauveur. Ce quartier fut rasé dans les années 1970 pour cause d'insalubrité.
Le beffroi est le symbole de la puissance de la municipalité, en opposition à la puissance seigneuriale (en ville, les serf ne subissaient pas le pouvoir féodal). Les rois de France utilisaient cette autonomie des villes pour restreindre le pouvoir seigneurial (à Lille, celui des Comtes des Flandres et des Ducs de Bourgogne).
L'observatoire
Robert Jonckhèere, né en 1888 à Roubaix et passionné d'astronomie, notamment de la recherche d'étoiles doubles, fonde l'observatoire de Hem et l'inaugure en 1909. Ce premier observatoire possède une coupole de 9 m de diamètre et une lunette de 35 cm de diamètre et de plus de 6 m de distance focale. Il s'occupe également des relevés météorologiques et du service de l'heure.
Lors de la Première guerre mondiale, Hem est occupée et Robert Jonckhèere se réfugie en Angleterre et travaille à l'observatoire de Greenwich. À son retour, faute de moyens, il doit vendre ses équipements à l'Université de Lille ainsi que le terrain et les bâtiments qui seront rasés en 1934.
Dans le même temps, le maire de Lille, Roger Salengro, fait construire plusieurs bâtiments scientifiques dans le quartier de Lille-Moulins, dont un nouvel observatoire, qui contiendra désormais la lunette de 35 cm. Robert Jonckhèere revient à l'observatoire en 1940 et y continue ses travaux jusqu'en 1962 et découvre un total de 3350 étoiles doubles.
L'observatoire poursuit son activité et aura pour directeurs successifs : et Vladimir Kourganoff, Pierre Bacchus, Luc Duriez, Irène Stellmacher et Alain Vienne. En 2012, il s'occupe notamment de l'étude des comètes et des débris spatiaux.
L'observatoire comporte également un musée qui présente divers objets scientifiques utilisés en météorologie et en astronomie : anémomètres, baromètres, sextants, micromètres, postes récepteurs et de nombreuses horloges.
La préfecture
Elle date de 1862 et son style est inspiré de celui du Louvre, à Paris.
Le palais Rihour
Il a appartenu aux ducs de Bourgogne.
Sur son mur Nord se trouve le monument aux morts des deux guerres mondiales.
La citadelle de Vauban
Elle est encore occupée par l'armée et n'est pas visitable. On peut néanmoins admirer l'entrée très décorée portant encore les fleurs de lys et l'emblème de Louis XIV.
Le théâtre Sébastopol
Ce théâtre avait 2000 places lors de son inauguration, en 1903. En 1996, ce nombre a été réduit à 1450, pour une plus grande convivialité.
Le musée de Gaulle
La maison natale du Général de Gaulle est située au 9 rue Princesse. Charles de Gaulle y est né le 22 novembre 1890. Cette maison, classée aux monuments historiques depuis 1989 abrite un musée consacré au Général.
La Porte de Paris
Elle a été édifiée de 1685 à 1692 pour commémorer le rattachement de Lille à la France, par le traité d'Aix-la-Chapelle, sous Louis XIV. Elle mesure 29 m de haut et est décorée notamment de statues de Mars et d'Hercule. Tout autour, en contrebas, se trouve un jardin.
Le grand séminaire
Il a été contruit au début du XXe siècle et a ouvert en 1931. Il dispose d'une petite et d'une grande chapelle et d'un jardin intérieur.
La grande chapelle est de style art-déco. Dans le chœur se trouve un « trône de sagesse », c'est-à-dire une représentation de la Trinité ; elle est entourée de fresques représentant les sept Sacrements. Les huit vitraux de la nef représentent différents épisodes de l'Évangile.
Dans sa forme originelle, la nef formait une fosse entourée de gradins. La disposition actuelle est plus classique, avec un sol d'un seul niveau. Derrière le chœur se trouvent les chapelles de Saint Pierre, de Saint Paul et la chapelle des souvenirs, consacrée aux prêtres et séminaristes morts pour la France pendant la première guerre mondiale.
Le couvent des Dominicains
Sa construction a commencé en 1955 et les Dominicains y habitent depuis 1957. C'est un édifice remarquable par sa conception, sa réalisation en briques et son cloître à trois côtés.
Le palais Rameau
Ce monument fut construit de 1878 à 1881 grâce à un legs de Charles Rameau, président de la Société lilloise d'horticulture. Il a abrité l'exposition d'arts industriels de Lille en 1882 puis diverses expositions, banquets et concerts. Il possède un vaste verrière appelée le « jardin d'hiver ».
Autres
On peut aussi admirer à Lille :
- L'ancienne bourse, au cœur de Lille, date de la domination des Habsbourg.
- La statue de Louis Léon César Faidherbe (1818-1889), Grand Chancelier de l'Ordre de la Légion d'Honneur (en 1880), gouverneur du Sénégal (1863-1865) et Général Commandant en Chef de l'Armée du Nord (1870).
- Les tours d'Euralille
- Le marché de Wazemmes
- Le zoo
Cette page en français a été créée par Peter à partir de notes de voyage, 3 mars 2005 et modifiée pour la dernière fois 25 août 2020. Son avancement est noté 3/3.