Prague
Une visite de la ville de Prague, en République Tchèque. Présentation de son château et de sa cathédrale.
- Parenté :
- Europe
- Prague
L'élément frappant en arrivant à Prague est l'omniprésence des tramways auxquels est même consacré un musée. On peut également visiter la ville en calèche à deux chevaux ou bien dans d'anciens modèles de voitures. On remarque également que les feux de signalisation pour les piétons sont complétés par un signal sonore.
Cette ville fut fondée vers le IXe siècle, au carrefour de plusieurs routes commerciales. À la ville initiale s'est ensuite ajoutée la Malastrana (première nouvelle ville), au XIIIe siècle, en périphérie de l'ancienne.
Au XIVe siècle, l'Université Charles fonde la cathédrale et la Novaniesto (seconde nouvelle ville). Prague comprenait alors quatre villes indépendantes : le château, l'ancienne ville, la Malastrana et la Novaniesto. Ces villes ont été unifiées (et les remparts détruits) au XIXe siècle, puis de petits villages se sont ajoutés à l'agglomération qui représente aujourd'hui 1,2 millions d'habitants sur les 10 millions de Tchèques.
Le XIVe siècle fut donc primordial pour la ville puisque Rudolfe II, empereur et alchimiste a fait venir à Prague de nombreux architectes et savants italiens entraînant la construction de nombreuses églises gothiques. Les Habsbourg ont ensuite déplacé la cour à Vienne, le château de Prague ne servant alors que pour les cérémonies.
La Tchécoslovaquie s'est ensuite séparée de l'Empire Austro-Hongrois en 1918 et Prague est redevenue capitale. En 1992, par le divorce de velours, elle s'est scindée en République Tchèque et Slovaquie.
La République Tchèque se distingue aujourd'hui par son industrie dynamique et son secteur tertiaire compétent, notamment dans la réalisation de films : Prague, véritable Hollywood de l'Est, attire même les producteurs américains !
Le château
En 2005, la garde de ce château est encore assurée par le contingent qui sera remplacé en 2006 par l'armée de métier. Lors de la grande relève de la garde, à 12 h, la fanfare du président joue depuis les fenêtres. La petite relève de la garde a lieu toutes les heures.
Ce château est l'ancien siège des rois et le siège actuel du président Tchèque. L'intérieur du château n'est pas visitable : elles sont réservées aux visites officielles et ne sont ouvertes au publique que le jour de la fête nationale.
Sa superficie de 45Ha en fait le château le plus vaste du monde. Les premiers princes tchèques l'ont fait bâtir de cette taille. Cependant, il contient la plus petite rue de Prague, la Ruelle d'Or. Il abrite la tombe de Saint-Vatislas, protecteur de la République Tchèque.
Première cour
On aperçoit de là la tour de télévision, la coupole de l'église Saint-Nicolas ainsi qu'une copie de la partie haute de la tour Eiffel (construite en 1891, soit deux ans après l'Exposition Universelle de Paris en 1889) et le Métronome, qui symbolise le temps qui passe. Le portail du château est surplombé de plusieurs statues :
- deux statues représentant le combat des Géants
- l'aigle, symbole de l'Empire austro-hongrois, portant la couronne royale
- le lion, symbole de la République Tchèque, portant la couronne royale
Il se trouve en face de la statue de T.G.Masaryk (1850-1937), premier président de la République Tchécoslovaque, en 1920.
Seconde cour
Lorsque le président est présent dans le pays, le drapeau national flotte au vent. Le palais contenait au XVIe siècle la plus grande collection d'art d'Europe, dont il ne subsiste que des peintures italiennes, la plupart des œuvres ayant été emportée par les Suédois en 1848. On peut également y voir une statue de Saint-Pierre, au-dessus de laquelle se trouve l'inscription latine « Tu es Petrus et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam ».
Troisième cour
C'est dans cette cour que se trouvent la cathédrale et la Ruelle d'Or ainsi que le balcon où le président fait ses discours. Celui-ci doit se tenir au milieu du balcon, car, élu par le parlement, il doit être neutre politiquement. La statue au milieu du balcon a donc été remplacée par une copie en plâtre, qui est enlevée pour les discours.
Derrière la cathédrale se trouve la basilique Saint-Georges et Saint-Jean de Comusen avec ses cinq étoiles.
La salle Vladislas
Elle porte le nom du roi qui l'a faite construire, pendant la Renaissance Tchèque, en 1493. Sa voûte est en style gothique tardif mais les murs sont percés de larges fenêtres. Il s'agit du troisième étage d'un bâtiment. Elle était autrefois utilisée pour les tournois des chevaliers ! Son sol a été restauré au XIXe siècle. Elle sert maintenant pour les cérémonies officielles (nomination du président, remise de médailles...).
Dernière partie
La partie suivante du château fut construite par le fils de Vladislas. Elle a connu deux défenestrations :
- au XVe siècle, des conseillers furent jetés du haut de la tour
- en 1618, suite à des conflits religieux, deux gouverneurs catholiques furent jetés de la fenêtre de la dernière salle par la noblesse protestante. Ils ont heureusement survécu car leur chute s'est achevée dans un tas d'ordures !
On peut admirer dans cette partie du château différentes maquettes représentant la cathédrale et le château à différentes époques.
On peut ensuite accéder à la salle des archives et des registres dont le plafond est décoré avec les blasons des officiers de cette institution, très importante au XVIIIe siècle. On peut y lire l'inscription « Rien ne vous sera dit ou écrit si vous ne payez pas » !
La pièce suivante est la bibliothèque où les livres n'ont pas de titre mais des symboles et des numéros.
On passe enfin dans la pièce la plus ancienne, ornée d'une belle armoire.
La cathédrale Saint-Guy
C'est la troisième église construite à cet emplacement, qui correspond au lieu où est enterré Saint-Vatislas. Fondée par Charles IV, elle succède à une rotonde. La construction de son chœur date du XIVe siècle. Sa construction a pris fin au XIXe siècle. Sa façade est donc en style néo-gothique, qui imite à la perfection le style gothique du XIVe siècle. Tous ses vitraux datent du XXe siècle, en particulier celui d'Alphons Mucha. Son chœur était autrefois le transept, fermé par un mur portant l'orgue, déplacé de 90°. Le chœur actuel contient un vitrail de la Sainte-Trinité, tandis que l'un des vitraux du transept représente le Jugement Dernier. La rosace, au bout du transept est la seconde plus grande d'Europe, avec ses 10 mètres de diamètre (celle de Notre-Dame de Paris mesure 12 mètres). Un baldaquin en Argent massif recouvre la tombe de Saint-Jean de Comusen.
Une chapelle, sur le côté Sud est décorée de pierres semi-précieuses. Sur son mur de droite se trouve un escalier qui conduit à la pièce non-visitable où sont conservés les joyaux de la couronne, dans un coffre fermé par 7 clés gardées par 7 notables différents. Ils ne sont visibles que lors de l'anniversaire de la fondation du pays, dont la fête n'a pas lieu tous les ans. La queue pour les voir dépasse alors les 4 heures.
Une légende prétend que lorsque le battant de la cloche se brise, cela annonce une grande catastrophe. Elle s'est justement brisée en août 2002. Les inondations les plus importantes de l'histoire de la ville sont arrivées le mois suivant !
Biographie
Biographie d'Alphons Mucha
Peintre tchèque né 24 juillet 1860 à Moravie (République Tchèque) ; décédé 14 juillet 1939 à Prague.
Renouant avec les thèmes de la Liberté et des saisons, il représente presque toujours la Femme, qu'il utilise comme symbole. Sa vision de l'Art n'est pas académique mais plutôt engagée dans son temps. On peut admirer sa gestion de l'espace et sa vision sensuelle et non-violente. Mucha refusait en effet l'industrie mais également l'idéologie expressionniste. Maître de l'affiche, principalement à Paris dont il a créé le pavillon de la Bosnie-Herzégovine lors de l'exposition universelle de 1900. Il fut ensuite très célèbre aux Etats-Unis.
La Ruelle d'Or
C'est la plus petite rue de Prague. Ses maisons sont toutes du même côté de la rue (sa numérotation est donc unilinéaire et non bilinéaire alternée), collées aux fortifications. C'était la rue des orfèvres, au XVIe siècle. Selon la légende, le roi Rudolfe II y a fait venir des alchimistes pour qu'ils y préparent l'élixir de Vie. Il aurait donc ordonné que les maisons n'aient pas de fenêtre, ordre non-respecté par les architectes. Elles sont récemment devenues des lieux s'exposition puis les magasins actuels. Kafka a habité la maison bleue (n°22).
Église Saint-Nicolas à Mala Strana
Il s'agit d'une église baroque, catholique, de l'époque de Richelieu et très décorée par des dorures, achevée en 1771. On peut observer sous l'immense coupole (de près de 80 m de haut) quatre statues représentant Saints Jean, Grégoire, Cyrille et Basile (qui sont quatre pères de l'Église orientale) surmontés des quatre figures des Vertus (la Clairvoyance, la Justice, la Modération et la Vaillance). Un escalier donne accès à la galerie de l'étage supérieur d'où l'on peut mieux admirer le plafond peint. Devant le maître-autel se trouvent les statues de Saint-Ignace de Loyola et de Saint-François-Xavier. Les autels des chapelles latérales sont en marbre décoré de sculptures sur bois doré.
Devant elle se trouve une obélisque surmontée d'un triangle contenant un œil (symbole franc-maçonnique).
Le pont Charles
Ce pont permet de traverser la Vltava. Il est très long et décoré de statues de chaque côté, notamment celle de Saint-Jean de Comusen, qui commémore le miracle : ce saint fut précipité du haut pont et on aurait retrouvé autour de sa tête cinq étoiles, désormais représentées sur les statues à son effigie. On prétend que toucher l'une des plaques métalliques qui ornent la base de la statue porte chance, ce que ne manquent pas de faire les touristes. Toutes les statues sont en grès blanc mais noires car ce grès a la propriété de noircir à l'air libre.
Le Sénat
Il s'agit de l'ancienne maison de Valdstejnsky. Celui-ci a fait raser 23 maisons confisquées (avec leurs biens) à des Protestants pour la faire construire de 1624 et 1630 par des architectes et artistes italiens. Il a été assassiné en 1634 à la suite d'un complot.
Le style du jardin et des bâtiments est entre la Renaissance et le Baroque, dont on reconnaît la grotte artificielle. En effet, le Baroque (évolution du classicisme) était porteur d'une volonté de symbiose avec la nature et non pas de géométrie spatiale : les lignes droites sont remplacées par des courbes avec des enjolivures (dont l'excès a donné l'art Roccoco).
La place Saint-Maesto
C'est sur cette place, aussi appelée « place de la vieille-ville » que se trouve, en face de l'église Notre-Dame-de-Tyn, la célèbre horloge astronomique de Prague. Celle-ci est décorée dans sa partie haute par quatre allégories représentant de gauche à droite :
- la vanité, avec son miroir
- l'avarice, un homme riche avec sa bourse
- la mort, un squelette qui appelle avec une clochette
- la convoitise, un prince turc, avec sa mandoline
Dans la partie basse, on trouve quatre autres personnages, dont un ange avec une épée.
La légende veut que l'on ait crevé les yeux à l'horloger Hanus, auteur de l'œuvre, pour l'empêcher de reproduire son chef-d'œuvre qui s'anime toutes les heures : les Douze Apôtres défilent au-dessus du cadran du haut, servant à lire l'heure (c'est un cadran à 24 heures) et la position de la Lune et du Soleil tandis que le cadran du bas affiche le saint du jour ainsi que les signes astrologiques. Cette horloge a été réparée plusieurs fois depuis sa création au XIVe siècle.
Le quartier juif
Ce quartier regroupe cinq synagogues et un cimetière très important : de très nombreuses générations y sont inhumées en plusieurs « étages », car cette communauté est très ancienne. Une synagogue supplémentaire a été fondée dans la nouvelle ville. On raconte que le Golem est enterré dessous.
Cette page en français a été créée par Peter à partir de notes de voyage, 8 mai 2005 et modifiée pour la dernière fois 25 août 2020. Son avancement est noté 3/3.